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Alain Denis Ikoul critique la cérémonie de remise du Ballon d'or camerounais : une opération de communication plutôt qu'une récompense authentique

Dans une tribune, Alain Denis Ikoul, chroniqueur sportif, partage son regard sur la récente cérémonie de remise du Ballon d'or camerounais organisée par la FECAFOOT le 16 décembre dernier. Il reconnaît certaines améliorations par rapport à l'édition précédente, mais critique le caractère davantage séducteur de la cérémonie plutôt qu'une véritable reconnaissance des acteurs du football.

J’ai apprécié la soirée en elle-même, il y a eu de nettes améliorations par rapport à la dernière édition, cela montre que ça a bossé quand-même à la FECAFOOT. Après j’ai eu le sentiment qu’on était beaucoup plus dans une grande opération séduction du public que dans une réelle cérémonie de récompense des acteurs du football.

L’idée de la voiture aux Ballon d’or n’est pas en soi mauvaise, sauf que dans notre contexte marqué par des joueurs qui broient du noir en longueur de saison en raison de salaires impayés, et très souvent un championnat au programmations balbutiantes, je suis désolé PAS CE TYPE DE VÉHICULES (si ce sont eux vraiment). Mais j’ai le sentiment que c’était beaucoup plus une opération de communication de la fédération et son président. Et Dieu seul sait combien cette fédération adore surfer sur des symboles forts.

Si je me trompe, il faut qu’on m’explique l’intérêt d’offrir un véhicule d’un prix largement supérieur au montant total d’un sponsoring que la même fédération a du mal à redistribuer aux clubs. Qu’on me dise comment on offre des véhicules 80 000 Euros à des joueuses, alors que les équipes nationales continuent de rouler dans un bus délabré. C’est du simple tape œil et d’autres parleraient d’Arnaque, car à la vérité cet argent aurait pu servir par exemple à relancer efficacement le football jeune qui ne se joue pas normalement dans notre pays. Comment la voiture du ballon d’or peut-elle avoir plus de valeur que la prime du championnat d’un pays ?

Le ballon d’Or a eu cinq millions, c’est bien, maintenant, que la fédération structure efficacement son football depuis la base, et offre aux camerounais un championnat de qualité qui permettra aux joueurs de s’offrir eux-mêmes les voitures qu’ils veulent au lieu de faire dans ce type de manipulations envers le peuple.

Je ne suis pas contre l’idée d’offrir un véhicule dans l’absolu, mais ce type de véhicule dans notre contexte, je suis désolé c’est pour qu’on nous mette ça bientôt dans le bilan de Samuel Eto’o comme une grande réalisation. En clair ce pour servir l’image du mandat du Pichichi auprès du public, et non le football camerounais.

Et pour finir, j’ai été très embêté de voir le public s’extasier sur le discours du président de la fédération que j’ai personnellement trouvé très impertinent. Cette cérémonie est surtout l’occasion de faire le bilan le bilan de la saison, or le président a passé le temps à faire des « Atalakou » à ceux qui l’ont accompagné. J’attendais qu’il s’excuse auprès du peuple camerounais pour tous les couacs qu’il y a eus la saison dernière et même en ce début de saison: Des arbitres bastonnés, les querelles avec les clubs, des performances sportives de nos clubs complètement catastrophiques sur le plan continental et d’autres couacs, il n’en a pas fait allusion. Il s’est concentré dans son « atalakou » et le rappel de ses épopées comme d’habitude, et moi j’ai été très embêté de voir ça.

Je termine toutefois en disant que c’était une cérémonie plutôt belle il faut l’avouer, notamment avec Leonard Chatelain au micro, preuve qu’on a aussi tiré les leçons du « fiasco Mboma » de la saison dernière. Quoiqu’il en soit, la FECAFOOT a réalisé un grand coup côté image de son président. Et Samuel Eto’o en a actuellement besoin vis à vis d’un public camerounais très mitigé sur son mandat, et auprès duquel son capital sympathie est très entamé.