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Cameroun-Ordinateurs de Paul Biya : Prof Atsa Etoundi ; « Je n’ai jamais dis que 32Go font 500Go… Que ceux qui ont fait cette transformation aillent au bout de leur pensée, je suis un professeur comblé... »

prof Atsa Etoundi

C’est dans une interview accordée à nos confrères de tigmag.net que le désormais célèbre professeur Roger Atsa Etoundi est revenu sur la polémique qui a ébranlé la toile au sujet du don des ordinateurs Paul Biya aux étudiants. L’expert revient sur le Buzz crée autour de sa fameuse formule 32Go=500Go et pense que cela relève simplement de la manipulation et d'une mauvaise foi manifeste. Il semble recadrer ses propos quand il déclare n’avoir jamais dit « 32Go font 500Go » et confie chez nos confrères qu’il s’agit plutôt d’un problème de « langue française ».

Ci-dessous l’intégralité de l’interview accordée par le prof Atsa Etoundi à tigmag.net et proposée par 237actu.com

TIC Mag : Aujourd’hui beaucoup de Camerounais assimilent votre image en la comparant aux capacités du PBhev que vous avez décrites sur les antennes de la Crtv, soit 32 Go égale 500 G0. Comment vous sentez- vous aujourd’hui avec cette perception-là ?

Pr Atsa Etoundi Roger : Tout cela m’amuse beaucoup. Je n’ai jamais pris cela au sérieux. Je reste concentré sur la réalisation du projet. Je ne saurai être distrait par ces manipulateurs d’opinion qui utilisent les réseaux sociaux pour tromper le peuple. Je répondais à une certaine opinion qui estimait qu’il fallait une capacité de 500 Go pour ces ordinateurs. Je crois que nous nous sommes bien compris après mon intervention à la CRTV.

Pour rebondir, cette opinion a inondé les réseaux sociaux en transformant ‘ça fait’ en ‘égal’. Là, il y a une réelle intention de nuire et de détourner l’attention du peuple camerounais du geste très fort et salutaire du Chef de l’Etat à l’endroit de la jeunesse estudiantine camerounaise. Je ne suis pas expert de la langue française. Cependant, il faut bien noter que l’expression “ça fait” exprime une continuité d’un événement au moment où l’on parle. L’événement ici, c’est la capacité du PBhev. Cette continuité en termes de capacité est que chaque PBhev a un espace externe de stockage de 1To dans le Cloud Microsoft puisque ces machines viennent avec M365 préinstallé.

La capacité de stockage du PBhev est d’au moins 1056 Go. Lorsque je parle d’au moins, je pèse bien mes mots, car l’étudiant aura la possibilité, à travers son compte Microsoft, de connecter quinze machines supplémentaires. Toute chose qui augmentera sa capacité de stockage.

J’invite les uns et les autres à suivre toute ma déclaration, car j’ai poursuivi en parlant du Cloud. La capacité de stockage du PBhev est d’au moins 1056 Go. Lorsque je parle d’au moins, je pèse bien mes mots, car l’étudiant aura la possibilité, à travers son compte Microsoft, de connecter quinze machines supplémentaires. Toute chose qui augmentera sa capacité de stockage. Je laisse le soin à chacun de se faire une opinion sur la capacité de stockage offerte aux étudiants à travers les PBhev. Vous comprenez bien qu’il y a là une mauvaise foi manifeste.

TIC Mag : Comment vous sentez-vous aujourd’hui ? Pr Atsa Etoundi Roger :

Comment je me sens ? Je suis très serein au plan social, scientifique et technologique. Je n’ai jamais dit que 32Go = 500 Go. Merci d’intégrer l’extrait de la CRTV pour que les gens l’écoute à nouveau. Que ceux qui ont fait cette transformation aillent au bout de leur pensée. Je suis un professeur comblé, car cette polémique a permis que les uns et les autres s’intéressent à la technologie et à son évolution. On parle désormais du Giga, de M365, du Cloud et des nouvelles technologies partout au Cameroun. Même si on ne sait pas de quoi il s’agit. Il y a eu là, une pénétration de la technologie dans notre société qui intègre bien ces concepts susmentionnés dans ma communication. Ce qui est déjà une bonne chose. Il faut cependant savoir que ‘ça fait’ ne signifie pas toujours ‘égal’, on peut le vérifier dans les dictionnaires spécialisés et auprès des experts de la langue française.

TIC Mag : Mais franchement, reconnaissez-vous que vos déclarations, notamment votre comparaison, étaient un peu exagérées ?

Pr Atsa Etoundi Roger : Non, pas du tout. J’ai dit ce qui est et ce qui sera. Savez-vous que la capacité de stockage d’un ordinateur dépend des logiciels qui y sont installés. Savez-vous qu’il existe des logiciels de compression des données qui ont un taux de compression de presque 97%. Avec cette classe d’algorithmes, on stocke 500 Go de données dans un disque de 15 Go de capacité. Avec M365 installé dans un PBhev, on a une capacité de stockage d’au moins 1056 GO. Ce sont plutôt les auteurs des différents documents qui ont circulés sur les réseaux sociaux et ailleurs qui ont fait montre d’une ignorance de la technologie et de l’utilisation d’un ordinateur. Un ordinateur sans logiciel est juste un objet sans valeur. Sa capacité est fonction des outils logiciels qui y sont installés.

Pr Atsa Etoundi Roger : “La capacité des ordinateurs PBhev est de loin supérieure aux 500 GO initialement sollicités par l’opinion”

Je crois au moins que lorsqu’un professeur (je suis ainsi présenté) parle, on ne devrait pas se lancer dans la critique hâtive, car on ne sait pas à quel niveau se situent sa pensée et son esprit. Cette polémique me laisse croire que tous les chercheurs seraient mis à mort au Cameroun s’ils rendaient public les résultats de leurs travaux. Faisons attention !

Je constate qu’on a encore une vision empirique de l’ordinateur. Il est désormais un objet connecté qui bénéficie des ressources logicielles et matérielles du nouvel espace numérique. Je voudrai encore dire que de nos jours et dans les jours à venir, on ne s’intéresse plus à la capacité interne de stockage d’un ordinateur et d’un ordinateur en général, mais bien plus à sa capacité à aider son utilisateur à traiter les données. Vous savez, en dehors du Cloud, les avancées dans le domaine de la compression des données offrent de très bonnes perspectives dans l’augmentation de la capacité de stockage des ordinateurs. Je crois au moins que lorsqu’un professeur (je suis ainsi présenté) parle, on ne devrait pas se lancer dans la critique hâtive, car on ne sait pas à quel niveau se situent sa pensée et son esprit. Cette polémique me laisse croire que tous les chercheurs seraient mis à mort au Cameroun s’ils rendaient public les résultats de leurs travaux. Faisons attention !

TIC Mag : Beaucoup d’informations circulent sur les réseaux sociaux et traitent des sujets divers. La parodie de vos déclarations au sujet des PBHev a par exemple fait le tour de la toile. Comment appréciez-vous les nouveaux modes de communication qu’imposent aujourd’hui Internet et les réseaux sociaux ?

Pr Atsa Etoundi Roger : Je constate avec regret que notre peuple n’assimile pas encore bien la communication dans les réseaux sociaux. Dans ces médias, tout le monde met tout sans le moindre contrôle. Vous comprenez que ce ne sont pas des journalistes formés qui initient ces communications. Lorsqu’une certaine opinion attend un type d’information, alors salut la polémique, salut les dégâts. Je suis très surpris que même les personnes avisées et certains responsables de partis politiques soient tombés sur ce piège tendu par ces nouveaux types de communicateurs. Ces derniers ont cru à ces informations des réseaux sociaux. Mais, tout ceci est très dangereux pour notre société. Cela veut tout simplement dire que notre peuple est facilement manipulable via les réseaux sociaux. Bientôt, les réseaux sociaux feront de certains d’entre nous Président de la république, Sénateur, Député et j’en passe. J’en appelle à la prudence et à la vigilance.

TIC Mag : Il y a une autre polémique sur le coût du PBhev, votre ministre avait annoncé un prix de revient de 300 000 F.Cfa, le ministre de la Communication a parlé de 100 000 F.Cfa et d’autres Camerounais affirment avoir retrouvé cet ordinateur en vente en ligne à moins de 50 000 F.Cfa. Qu’en est-il exactement ? Vous qui étiez en Chine pour ces PBHev, quel a été le prix réel de cet ordinateur ?

Pr Atsa Etoundi Roger : Les deux ministres se complètent dans leurs déclarations. Un ordinateur est perçu sous deux angles : applicatif et matériel. Mon ministre a parlé de 300 000 F.Cfa. Je rappelle qu’il est enseignant et par conséquent s’intéresse aux aspects applicatifs. Parlant du coût des applications, il faut comprendre qu’il y a dans ces machines M365 (Office 365 de Microsoft, ndlr), pour lequel l’abonnement mensuel est d’au moins 20 dollars américains. Ce qui fait au moins 240 USD par an et au moins 720 USD en trois ans. Si vous prenez le dollar à 500 F.Cfa, vous obtenez 360 000 F.Cfa. C’est le montant qu’aurait déboursé un étudiant pour avoir la même qualité de service associé. Vous comprenez ainsi la déclaration du Professeur Jacques Fame Ndongo. Le Ministre Issa Tchiroma Bakary a parlé de 100 000 F.Cfa. Il s’agit du coût de la machine sans les applications.

Nous sommes encore là devant un autre phénomène : la vente en ligne. Attention aux réseaux sociaux, attention à Internet et attention à tout ce qui s’y trouve. Savez-vous qu’il y a des annonces fantaisistes. Ah, attention vraiment ! Moi, j’étais à Shenzhen, l’une des grandes villes technologiques du monde. Le coût réel de cet ordinateur est au-delà de 100 000 F.Cfa. Mais, avec les accords entre les gouvernements chinois et camerounais, nous l’avons au prix préférentiel de 100 000 F.Cffa. Par ailleurs, si je vais aussi sur la toile, comme monsieur tout le monde, je vous dirai que PBhev a son équivalent qui est l’ultraportable Asus transformer Book T100TAF. Son coût est de loin au-delà des montants qui circulent au Cameroun sur les réseaux sociaux.

En principe, l’Etat paie juste un franc symbolique. Cette information peut être vérifiée auprès de Microsoft. J’ai la lettre d’éligibilité (LOE) pour ceux qui veulent la lire. Je voudrai porter à l’attention des Camerounais que le Cameroun n’a déboursé aucun franc pour être éligible au programme Shape the Future de Microsoft.

TIC Mag : Quel a été le montant global des applications Microsoft (avec qui vous êtes partenaires) installées dans ces 500 000 ordinateurs ?

Pr Atsa Etoundi Roger : Pour une période de trois ans, l’Etat a payé pour chaque étudiant, la somme de 3.72675 USD, ce qui fait environ 1 865 F.Cfa au lieu de 720 USD, soit 360 000 F.Cfa. Ceci grâce aux négociations que nous avons menées avec Microsoft. Le Cameroun a été éligible au programme Shape the Future K-12 program de Microsoft Education. A travers ce programme, le Cameroun a des remises de presque 99% du prix réel. En principe, l’Etat paie juste un franc symbolique. Cette information peut être vérifiée auprès de Microsoft. J’ai la lettre d’éligibilité (LOE) pour ceux qui veulent la lire. Je voudrai porter à l’attention des Camerounais que le Cameroun n’a déboursé aucun franc pour être éligible au programme Shape the Future de Microsoft.

TIC Mag : Pourtant, pour de nombreux Camerounais, votre ministre et vous, vous êtes bien arrosés dans le cadre de ce projet avec de multiples commissions et autres. Que leur répondez-vous ?

Pr Atsa Etoundi Roger : Pour les Camerounais, lorsque vous êtes impliqués dans un projet, vous vous faites beaucoup d’argent. Ils expriment là ce qu’ils auraient dû faire s’ils étaient à notre place. Je voudrais porter l’attention de l’opinion que le projet est entièrement financé par Exim Bank of China et est exécuté par les entreprises chinoises. Aucun fond n’est géré par le Cameroun. Je vais vous surprendre en vous faisant une confidence. Pour faire le voyage à Shenzhen, à l’effet de suivre la fabrication de ces ordinateurs, j’ai fait cette mission sans frais. Le Ministre a financé de sa poche la mission, après estimation des frais du billet d’avion, d’hébergement et de nutrition. Le coût de la vie et les fluctuations des coûts des chambres d’hôtel en fonction des jours de la semaine, m’ont amené à passer le temps à changer d’hôtel pour rester dans le budget.

Au finish, je suis rentré avec une dette de 11 120 yuans que je dois rembourser à un personnel de l’ambassade du Cameroun en Chine qui m’a aidé à solder les factures. Pour le moment je n’ai pas encore remboursé, car je n’ai pas d’argent. Mais, je le ferai. Car je ne devrais pas abuser de la confiance de ce compatriote. Allez voir comment les missions à l’étranger se gèrent selon notre règlementation. Mais faute d’argent et pour l’honneur du pays, j’ai accepté ce sacrifice et je le ferai toujours en cas de besoin. Certains penseront que ce sont des histoires, mais tout ceci peut être vérifié auprès du MINESUP, de notre ambassade en Chine et du MINFI.

TIC Mag : Waouh ! Passons à autre chose. L’on attend toujours l’activation d’Office 365 qui devait se faire avec le partenaire Microsoft dès le 17 janvier 2018. Où en est-on avec cette opération ?

Pr Atsa Etoundi Roger : Effectivement, Microsoft a mis en mission Monsieur Anthony Nyutu (Devices Lead- Education – West, East, Central Africa & Indian Ocean Islands) qui a travaillé avec l’équipe technique camerounaise dans la semaine du 15 janvier 2018. Il est reparti vendredi pour revenir au courant de la semaine du 22 janvier 2018. Les travaux techniques en prélude à l’activation de M365 sont bouclés. Nous attendons les listes biométriques des étudiants des universités pour passer à la phase d’activation. Il faut savoir que chaque étudiant pourra, en dehors du PBhev, se connecter avec quinze machines supplémentaires au Cloud Microsoft. Vous voyez ce que cela fait en termes de capacité de stockage ?

TIC Mag : Comment allez-vous assurer aux 500 000 étudiants l’appropriation de l’outil qu’ils ont reçu et de ses applications Microsoft. Car visiblement, beaucoup sont perdus et ne savent pas encore comment bénéficier de l’ensemble des avantages de cet ordinateur ?

Pr Atsa Etoundi Roger : Il sera organisé dans les jours à venir et après activation de M365, des séances de formation des formateurs pour chaque université. Ces séances de formation seront animées par des experts venant de Microsoft et de la société qui fabrique les ordinateurs. Vu l’effectif important par Université, une moyenne de 100 étudiants et des personnels techniques seront formés. Ce capital humain va se charger de former le reste des étudiants par filière, par département et par faculté ou école dans chaque Université.

TIC Mag : Le projet comporte la création des Centres de développement du numérique universitaire. De quoi s’agit-il exactement ?

Pr Atsa Etoundi Roger : Il s’agit des centres spécialisés dans le numérique universitaire. On y retrouve les salles multimédias, des salles de maintenances des ordinateurs, des salles de formations, des salles d’enregistrements des cours par les enseignants, des salles de vidéo conférences, des sources interrompues d’énergie pour garantir la disponibilité des services offerts aux étudiants, un call centre qui aidera à collecter toutes les questions des étudiants relatives à la compréhension des cours d’une part et des réponses apportées par les enseignants par rapport à ces sollicitations d’autre part, un mini datacenter dans lequel sera implémentée une solution de stockage en local (des bases de données documentaires) dans les campus. Toute chose qui évitera la consommation de l’Internet, car il y aura un intranet à base du Wifi dans chaque Université.

TIC Mag : Ces ordinateurs portent le nom PBhev pour Paul Biya Higher education Vision. Quelle est cette vision du président pour l’Enseignement supérieur ?

Pr Atsa Etoundi Roger : Je ne saurai parler au nom de Monsieur le Président de la République, Son Excellence Paul Biya. Mais, je puis vous assurer, de par les actions que nous devons mener dans le cadre du projet E-National Higher Education Network, qu’il s’agit d’une vision futuriste pour la jeunesse estudiantine camerounaise. Le premier grand concept de cette vision est bel et bien ‘‘Un étudiant- Un ordinateur-Une connexion Internet’’. Cette triade a comme corolaire des actions fortes pour une transformation numérique durable des universités camerounaises. Ces actions fortes conduiront à :

Un enseignement supérieur de demain totalement numérique ;

Des enseignants centrés dans la production des supports didactiques et pédagogiques pour permettre aux étudiants d’appréhender le savoir et le savoir-faire ;

Un étudiant recevant en début d’année académique, tous les supports didactiques lui permettant une auto formation ;

Un étudiant n’ayant plus besoin de se rendre au campus pour suivre les résultats à la suite des examens ou des ajustements apportés pendant sa formation ;

Des interactions numériques très poussées entre l’administration universitaire et les étudiants ;

Une mobilité sans limite des étudiants entre les universités ;

Un téléchargement en début d’année académique de tous les cours par filière et niveau d’étude ;

Une modernisation du processus de diplomation ; Une formation des étudiants axée sur le savoir-faire ;

‘’Une université, un Centre Interuniversitaires des Ressources Documentaires (CIRD)’’ ;

Une professionnalisation des enseignements ; Un arrimage au système LMD ;

Un entrepreneuriat étudiant