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Cameroun-Partis politiques: L’impossible réconciliation de l’UPC

Le juge administratif dans l’affaire Upc Baleguel Nkot Pierre contre Minat, a suspendu les effets de la décision d’Atanga Nji du 17 juillet 2018 reconnaissant Bapooh Lipot.

Un article de Le Messager, parution du 21 juillet 2020

Robert comme le seul responsable du parti historique. Sur le terrain, il convie ie « ses détracteurs » à un Congrès de 2021 alors que ces derniers appellent à « recoller » les morceaux. En premier lieu, Bapooh Lipot Robert, le Secrétaire général reconnu par la tutelle et dont les influences de l’acte de reconnaissance viennent d’être suspendues, fait montre plutôt de plus de poigne et de vigueur. A cet effet, il affirme qu’il est le secrétaire général du parti élu le 30 septembre 2012, au cours d’un Congrès statutaire dont la légalité et la légitimité n’ont pas été contestées. « A ce titre, j’assumerai toujours mes fonctions jusqu’à ce que les militantes et militants de l’Union des population du Cameroun (Upc) dans un autre Congrès statutaire et légal me retirent cette confiance. Je ne céderai jamais au chantage des dissidents qui en réalité sont toujours à la manœuvre pour déstabiliser l’Upc depuis le choix d’Augustin Frédéric Kodock d’installer l’action politique du parti historique dans les institutions républicaines.

Tournant pour ainsi dire le dos aux options révolutionnaires anachroniques qui constituent la boussole des dissidents débonnaires qui s’attèlent à tromper la justice aujourd’hui en disant que je n’ai jamais élu dans un Congrès par les militants de l’Upc. Or les faits sont là », a:-t-il martelé visiblement très déçu et remonté de l’action du camp d’en face qu’il qualifie de dissidents. Il les a invités dans la foulée à « venir légalement et légitimement prendre sa place au Congrès statutaire de l’Upc qui se tiendra en 2021 ». Plus loin, il les traite de « marginaux invétérés, adeptes d’une prise de pouvoir par la rue ». Il enfonce le clou en confiant que ses adversaires « œuvrent pour perpétuer le dilatoire » face aux actions qu’il mène sur le terrain, ce qui du reste reconnaît-il, fait honneur aux Upécistes et à l’Upc. A la fin, il avoue penser que la réaction de ces derniers est à placer au compte de la jalousie au regard de ses réalisations sur le terrain. « Qu’ont-ils fait eux? Rien. Qu’ils montrent une seule chose », lance-t- il tout courroucé.

Selon Robert Bapooh Lipot, la véritable hache de guerre se porte sur l’héritage du regretté Secrétaire général de l’Upc qui déchaîne tant de passions. Il poursuit en laissant entendre que le sigle du parti est protégé à l’Opai et signé au premier chef par le regretté Kodock. En restant dans la quête du pouvoir par voie démocratique et dans le stricte respect des institutions républicaines et ceux qui les incarnent, Robert Bapooh Lipot affirme sa différence avec ses détracteurs. En attendant le Congrès de 2021, le Sg élu au 6ème Congrès ordinaire de l’Upc tenu au Palais des Congrès de Yaoundé les 29 et 30 septembre 2012, demande aux militants et sympathisants de l’Upc de redoubler de vigilance et de fermeté face à « ces dissidents qui se sont toujours opposés à l’héritage politique d’Augustin Frédérique Kodock que j’assume fidèlement » a-t-il conclu.

Pierre Baleguel Nkot appelle à l’unité

En second lieu, la décision de suspension des effets de la reconnaissance de Robert Bapooh Lipot par le juge administratif, semble être reçue avec beaucoup de philosophie par Pierre Baleguel Nkot. On s’attendait à ce qu’il soit volubile, prolixe dans ce qu’il va faire. Que non!
C’est comme s’il souhaitait unifier toutes les tendances de l’Upc, sans dire toutefois sa stratégie. Nous avons posé les mêmes questions aux deux hommes politiques de l’Upc. En parcourant l’article, on peut se rendre compte que Bapooh Lipot est d’attaque et conquérant alors que Baleguel fait montre de réserve et de retenue. « Nous appelons tous les militants, sympathisants héritiers de l’âme immortelle du peuple camerounais de dépasser les intrigues, le tribalisme et de ne pas céder aux manipulations extérieures mais cultiver et développer la tolérance pour une Upc forte », confie-t-il.

Il va plus loin en affirmant que cette Upc qui fut l’interlocutrice des Nations pour un Cameroun, voudrait s’investir pour la fin de la guerre, la paix, la reconstruction de la démocratie et l’impulsion du développement. Il assure aussi, qu’il ira partout pour redynamiser, recoller et si besoin est, raccommoder. A la question de savoir comment cela va se faire, l’homme politique ne manque pas de livrer un pan de sa pensée. « Il n’y a plus rien en face. Un pays c’est les hommes, une législation et des intérêts communs. La loi doit prévaloir. Maintenant, le parti c’est tout cela. Je dis qu’on recolle tout, on repart », a-t-il conclu. Pour qui et comment la loi doit-elle prévaloir, devrait- on être tenté de se demander.

La réserve de Pierre Baleguel Nkot pourrait se lire sur deux points. Le premier est qu’il est conscient que le Minat peut faire appel de la décision du juge administratif. A ce stade là, on ne sait plus ce qui en sortira. En deuxième lieu, la réaction de Me Nouga est édifiante. Il est l’un des initiateurs de cette procédure contre le Minat, lui qui est parti de l’Upc depuis le 15 juillet 2019, s’interdit d’être trop expansif sur les affaires de ce parti. « Je crains qu’en l’état, rien ne changera tant que les ambitions personnelles prévalent sur l’idéologie du parti. C’est toujours manifeste. Rien n’a été ôté à Bapooh, “son autorité”, …au contraire. Et Baleguel entend reprendre du poil de la bête. Les recours restent possibles et peuvent maintenir la situation ante ». On comprend de ce fait que la décision du juge administratif n’a pas en réalité fait avancer grand chose comme le dit l’avocat. L’option pour la paix définitive au sein du parti historique du Cameroun serait de voir les deux hommes faire la paix des braves avant la tenue du « Congrès légal et statutaire », annoncée en 2021