×

Veuillez désactiver le bloqueur de publicité SVP!

Vous n'aimez pas la publicité dans les pages, nous le comprenons bien! Par contre, un site d'information sans pubicité ne pourra pas survivre sans revenu publicitaire.

Cameroun : pourquoi la bière se fait rare sur le marché ?

Selon les acteurs du secteur, deux principaux facteurs impactent aussi bien la production que la distribution des produits brassicoles dans le pays. La Société anonyme des boissons du Cameroun (Sabc), leader du marché, étant la plus touchée.

La bière de plus en plus rare au Cameroun

La journée du 13 mai 2024 a débuté comme toutes les autres pour Bériot, un commerçant camerounais, propriétaire d'un bar à Essos, un quartier animé de la ville de Yaoundé. Avec le soleil levant, l’homme, assis sur son tricycle, a entrepris sa tournée habituelle dans les dépôts de boissons pour renouveler son stock de bières. Mais, pour la deuxième fois en une même journée, il se retrouve devant le même constat alarmant : aucun dépôt n'a suffisamment de bières à lui fournir. « C’est la même rengaine ces dernières semaines, dit-il. Il n’y a pas de bières. Et même lorsque vous avez la chance d’en trouver, c’est en faible quantité ». Désillusionné, et porté par un air de frustration grandissante, Bériot ne peut que constater l'ampleur d’un phénomène qui tend à se généraliser : la bière, cette boisson si prisée par ses clients, se fait de plus en plus rare sur le marché camerounais.

La situation suscite en effet des interrogations quant aux raisons de cette pénurie qui perdure. Stéphane Descazeaud, le directeur général de la Société anonyme des boissons du Cameroun (Sabc), le leader du marché de la bière au Cameroun, donne des éclaircissements sur le problème : « Comme tous les autres industriels, nous subissons de plein fouet les trop nombreuses coupures d’électricité qui ont littéralement amputé nos capacités de production spécifiquement depuis le mois de décembre dernier et endommagé nombres de nos équipements pour lesquels nous n’avons pas toujours les pièces de rechange disponibles, il en est de même pour nos fournisseurs locaux dont le taux de rupture a atteint son paroxysme depuis quelques mois face à leurs difficultés de production ».

Les propos prononcés le 21 mars, lors de l’inauguration de l’extension de l’usine des Boissons du Cameroun à Yaoundé, soulignent l'impact dévastateur des coupures d'électricité sur la production, ainsi que les difficultés rencontrées par les fournisseurs locaux. « Les conséquences sur le marché sont catastrophiques ; ruptures de stocks à répétitions, des filières entières sont menacées et conséquence logique, les prix de vente sur le marché ne sont plus respectés », alertait Stéphane Descazeaud. Parallèlement, le Syndicat national des distributeurs de boissons hygiéniques du Cameroun (Synasdibohycam) a également évoqué les défis auxquels sont confrontés les distributeurs dans le pays. Cette organisation milite, comme la Société anonyme des boissons du Cameroun (Sabc), pour la révision à la hausse des prix des bières. Elle pose toutefois la condition que 50% du fruit de cette majoration soient reversés au segment de la distribution.

 

Ref/ EcoMatin