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Cameroun: une nouvelle hausse des prix du carburant à la pompe annoncée

 A l’issue de sa dernière évaluation sur le Cameroun, l’agence de notation américaine Fitch Ratings a reconduit la note "B" du pays évoquant une relative diversification de l’économie, une croissance résiliente et un niveau d’endettement modéré. Cette note qui est assortie d’une perspective stable maintient le pays au niveau intermédiaire de la catégorie « hautement spéculatif » soit 6 crans au-dessus du défaut de paiement.

La politique d’assainissement budgétaire en cours devrait permettre d’améliorer les projections macro-économiques du pays, a fait savoir l’agence de notation américaine Fitch Ratings, à l’issue de sa dernière évaluation sur le Cameroun. Il s’agit notamment de « l’amélioration de la mobilisation des recettes non pétrolières ; la numérisation des procédures dans les administrations fiscales et douanières et la réduction des exonérations fiscales à partir de 2024 ». À cela on peut également ajouter de nouvelles coupes budgétaires sur les subventions au carburant, afin d’oxygéner la trésorerie de l’État car ce poste de dépense a englouti 700 milliards de FCFA en 2022. Le gouvernement a procédé à une première réduction de cette subvention et devrait répéter l’exercice au cours des deux prochains exercices budgétaires, renseigne Fitch.

Cette mesure devrait se traduire par une nouvelle hausse des prix à la pompe, et plus globalement du taux d’inflation. Mais, sans les citer, l’agence estime que des mesures sociales du gouvernement, couplées à la baisse des prix de gros des aliments et de l’énergie devraient contribuer à atténuer la hausse des prix des carburants. Consécutivement à la première augmentation opérée en février dernier, le l’État a augmenté de 5,2% les salaires des agents publics et de 32% le Smig.

 Avec un déficit budgétaire modéré et une croissance économique soutenue (1,2 % et 1,0 % du PIB en 2023-2024 contre 2,6% en 2021), le taux d’endettement du Cameroun devrait s’améliorer passant de 44,7 % du PIB à la fin de 2022 à 39,6 % en 2024. Toutefois l’économie camerounaise reste exposée à de nombreux risques notamment l’instabilité dans les régions anglophones (Nord-ouest et Sud-Ouest) du pays et les attaques terroristes par des insurgés islamistes dans la région de l’Extrême Nord qui aggravent les problèmes de sécurité et maintiennent les dépenses à un niveau élevé. De même, l’incertitude autour de la succession du Président Paul Biya (90 ans, 40 ans au pouvoir) constitue un important risque pour les investisseurs. « Bien que nous supposions que le successeur appartiendra au parti au pouvoir, l’absence de plan de succession pose le risque de luttes intestines entre les partis et menace la continuité politique ». Autant de choses qui pourraient conduire l’agence à revoir à la baisse sa notation.

Malgré un contexte mondial incertain marqué par une perturbation des circuits d’approvisionnements, la croissance du PIB au Cameroun s’est maintenue de manière modérée sur un trend haussier passant de 3,5% en 2021 à 3,7% en 2022. Selon les estimations de Fitch, elle devrait s’établir à 4% en 2023 puis 4,2 % en 2024. Un léger mieux qui sera tiré par une amélioration des exportations hors pétrole notamment les produits issus de l’agriculture et de la foresterie.

 

EcoMatin