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Mon droit de réponse à Dieudonné Essomba, alias EKOUTA MEBI

Dieudonné Essomba

Transmis tel que lu sur le net

Depuis quelques temps, l'économiste à la retraite, consultant à Vision 4, Dieudonné Essomba écume les réseaux sociaux et les plateaux de télévision, pour distiller la haine et appeler à l'ostracisme de la communauté bamiléké et l'un de ses illustres fils, qu'il qualifie de racailles, de vermine.

Il justifie sa montée en puissance dans le tribalisme et la haine par la diffusion sur les réseaux sociaux d'une photo de lui prise dans les studios de la télévision qui l'emploie. Ladite photo devenue virale, présente un Dieudonné Essomba crasseux, dans une tenue sale, non repassée, qu'il qualifie lui même d'"accoutrement de travail ". A la vérité, il s'agit effectivement d'une tenue de travail, mais de travail champêtre et non de bureau.

La question que le sieur Essomba aurait dû se poser est pourtant simple : qui dans les studios de V4 a bien pu le filmer et mettre sur les réseaux sociaux, et pour quoi?

A la surprise générale, notre ancien économiste, devenu à la faveur de la présidentielle d'octobre 2018 défenseur d'une cause communautaire de pérennisation du pouvoir politique, a très vite trouvé les auteurs de la publication de ses photos sur les réseaux sociaux : les bamiléké et kamto. Quelle prouesse! Quel raccourci ! Quelle maladresse! Quelle manipulation, oui quelle manipulation !

Dieudonné Essomba fait dans la sorcellerie, dans la gadoue, dans la manipulation pure et simple. Sinon pourquoi chercher les boucs-émissaires pour une histoire aussi simple et banale?

Pour susciter l'adhésion de sa propre communauté et d'autres ethnies à la haine et l'ostracisation des bamiléké, il s'appuie sur les propos funestes du colonel français Jean Lamberton tenus dans les années 1960 d'après lesquels " le Cameroun s'engage sur les chemins de l'indépendance avec dans sa chaussure un caillou bien gênant. Ce caillou, c'est la présence d'une minorité ethnique, les bamiléké, en proie à des convulsions dont ni l'origine, ni les causes ne sont claires pour personne". M Essomba célèbre célèbre ainsi le colon français pour des massacres perpétrés sur le peuple bamiléké lors de la guerre d'indépendance du Cameroun, tout en souhaitant et appelant une réédition. Sauf que notre frustré tribaliste oublie que les bassa subirent les mêmes affres du colon français.

A l'évidence, le manipulateur Essomba déforme et éloigne à dessein de son contexte les écrits de Lamberton. Il le fait dans le but de susciter l'adhésion des membres moins avertis de sa communauté et d'autres camerounais à sa cause pernicieuse : la mise sur pied au Cameroun du fédéralisme communautaire, son nouveau cheval de bataille.

Or pour comprendre Lamberton, il faut faire un rapprochement entre son propos, la politique générale de la colonisation, telle que adoptée à la Conférence de Berlin en juillet 1884 et la philosophie même qui soutendait cette macabre mission, résumée dans le rapport de Lord MACAULAY, envoyé en éclaireur avant la colonisation de l'Afrique, rapport adressé au parlement britannique en février 1835. A ceci, il faudrait ajouter une analyse de la présence anglaise et française au Cameroun, respectivement.

Voici le résumé de ce rapport : " j'ai parcouru ce continent en espion et éclaireur.
Je n'ai jamais vu aucun mendiant,
Je n'ai vu aucun voleur,
Ils ont des valeurs au dessus des nôtres,
Ils sont immensément riches de ressources,
Ils sont physiquement plus bâtis,
Ils nous sont supérieures.
Ma recommandation est que nous ne pouvons pas les dominer sauf si nous rentrons dans leur système d'éducation et religieux et leur faisons croire que c'est plutôt nous qui sommes les plus forts et leur culture et valeurs sont à délaisser. "

Cette recommandation de MC sera plus tard la feuille de route de tous les colons. Aujourd'hui, le complexe du colonisé, manifesté par Dieudonné Essomba, pousse l'Africain à croire que seul ce qui vient de l'Occident est bon.

Maintenant, M Essomba doit savoir que lorsque français et anglais prirent possession du Cameroun en 1916, investis du mandat de la SDN en 1919, ils appliquèrent les recommandations de Macaulay chacun à sa manière. Tandis que les britanniques gouvernent par l'intermédiaire des locaux, ce qu'on a appelé le INDIRECT RULE, les français vont appliquer la politique de l'indigénat. Elle consiste à assimiler complètement les "indigènes". Cette assimilation passait donc par le respect scrupuleux des recommandations de Macaulay.

Le colonel Jean Lamberton, l'un des derniers commandants des troupes militaires françaises au Cameroun, comme les autres commandants qui l'ont précédé, avait pour mission d'aider le Haut commissaire ou le gouverneur de colonie à " assimiler les indigènes" camerounais.

Il se trouve qu'en territoire bamiléké, pays bamiléké comme ils appelaient, les français rencontrèrent une résistance très féroce. Contrairement à d'autres parties du pays qui furent soumis sans grands heurts, les français vont trouver en pays bamiléké un peuple enraciné, attaché à sa tradition, à sa culture, qui va refuser par exemple d'abandonner le culte des crânes. Pire, les français vont faire face à un peuple dynamique. Ainsi, à la face des colons, vont émerger de petits opérateurs économiques qui commerçaient avec la partie anglophone et le Nigeria. (Rappelez-vous des recommandations de MC). Certains indigènes bamiléké vont prospérer jusqu'à construire des résidences à l'image du blanc, d'autres vont même s'acheter des voitures personnelles et même des véhicules pour l'acheminement des produits issus de l'agriculture. Toute choses qui plurent pas au colon français.

Je dois rappeler que déjà pendant la colonisation allemande, beaucoup de dignitaires bamiléké seront tués au motif de "résistance" face au colon. Ah résistance ! Le chef Dzidjouo du village babadjou par exemple fut déporté à Bali pour insubordination et résistance au colon où il sera exécuté.

C'est donc face à la résistance et au dynamisme du peuple des grassfields devant le colon français que Lamberton va pondre les inepties qui mettent M Essomba en extase. Or l'objectif visé par les français était simple mais très vicieux : monter les autres communautés camerounaises contre le dynamisme bamiléké et permettre ainsi aux français qui ne veulent pas abandonner le Cameroun à poursuivre par le biais de nos frères, nos richesses, le richesses du Cameroun, comme c'est le cas aujourd'hui.

M Essomba croit poursuivre la manœuvre de manipulation. Non M Essomba, le Camerounais sont suffisamment mâtures, ils sont avertis et ne tomberont pas dans ton piège. La guerre inter tribale que tu convoque de tous tes vœux n'aura pas lieu. Et si elle a lieu, ce sera toi le perdant.

Nous sommes d'accord que la forme de l'État doit évoluer vers le fédéralisme; mais pas le fédéralisme communautaire. Et cette évolution doit être la résultante d'un consensus.

M Essomba ton fédéralisme communautaire a pour objectif caché la balkanisation du Cameroun. Nous disons non à cela. Non à la haine, non à l'ostracisme communautaire. Une histoire de photo sur les réseaux sociaux n'a rien à voir avec une communauté. Cherche le coupable parmi tes collègues de Vision 4 et lavez votre linge sale entre vous.

La COVID 19 continue à faire des victimes. Respectons les mesures barrières.

BS.

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