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Crise anglophone : depuis Kondengui, le chef séparatistes Sisiku Ayuk Tabe propose ses solutions pour mettre fin à la crise

 

Le président de l’Etat imaginaire d’Ambazonie réagit à la décision de l’Onu qui demande la libération des leaders anglophones détenus. Il propose les solutions pour un cessez-le-feu.

Un homme cintré dans un ensemble boubou fait son entrée dans la grande cour de la prison principale de Yaoundé pour rejoindre ses trois co-accusés assis sur un banc. Sisiku Ayuk Tabe n’a rien perdu  de sa bonne mine malgré le fait qu’il a passé le 22 novembre 2022 son quatrième anniversaire dans cette prison principale. Comme à l’accoutumée, celui qui se fait appeler le président de l’Etat imaginaire de la république d’Ambazonie est venu discuter. Il est accompagné de ses proches parmi lesquels : Dr Kimeng Henry, le Dr. Kwanga, le Pr. Che Augustine Awasum, Sa Majesté Shufai Blaise et le Dr. Nfor Ngalla.

Leurs visiteurs ne sont pas venus les mains vides. Ils étaient bien chargés des sacs contenant des fruits et des denrées alimentaires. Ces objets ont été passés au peigne fin par les responsables de la prison avant d’être remis aux bénéficiaires. « Depuis notre incarcération dans cette maison de détention, nous consommons uniquement le repas servi par nos familles et amis proches.
C’est difficile de manger le repas qu’on prépare ici. Dieu nous garde malgré la détention, je n’ai pas les difficultés pour trouver de la nourriture, nous mangeons avec nos moyens, lorsque je suis malade, je me soigne également avec mes moyens financiers. Parfois lorsque d’autres détenus sont dans le besoin, nous n'hésitons pas de leur venir en aide », déclare Sisiku AyukTabe.
Les quatre années de détention à la prison principale de Yaoundé semblent n’avoir pas changé les positions de celui qui se réclame toujours comme un grand acteur de la libération du Southern Cameroons, Ambazonia : « Je suis physiquement en prison, mais moralement et spirituellement je suis un homme libre. Ceux qui m’ont mis ici sont plus en prison que moi. Je n’ai pas un problème avec qui que ce soit mais je reste solide à mener le combat qui a débuté depuis plusieurs années. Ce combat vise la libération du Southern Cameroons, Ambazonia, de l'oppression et la mal gouvernance qui gangrène ce pays», affirme-t-il. « N'est-il pas ironique que vous honoriez Rosa Parks avec une rue à son nom à Yaoundé? Yaoundé a l'avenue Rosa Parks pourtant il torture, emprisonne les Rosa Parks d'un autre pays. L'activiste et le combattant de la liberté d'une personne est considéré comme un terroriste par une autre. La vérité prévaudra. Donner du temps au temps », renchérit Sisiku Ayuk Tabe.

Ce mois de novembre 2022 qui vient de s’achever, le Groupe de travail des Nations unies a jugé arbitraire la détention des leaders anglophones détenus parmi lesquels Ayuk-Tabe et ses neuf coaccusés.

Après ce constat de l’Onu, il a été demandé au gouvernement de procéder à la libération immédiate de ces leaders. Sisiku Ayuk Tabe et ses co-accusés espèrent que la résolution des Nations unies sera appliquée d’ici six mois comme cela a été demandé et que le préjudice qu’ils ont subi sera réparé depuis leur « enlèvement » en janvier 2018 dans un hôtel au Nigéria. « Nous espérons que les autorités camerounaises vont respecter la décision prise par l’Onu. Parce que nous avons été enlevés au Nigeria et conduits au Cameroun. Le Cameroun et le Nigeria ont violé nos droits les
plus absolus puisque nous bénéficions du statut des personnes réfugiées.

Le président de la république imaginaire d’Ambazonie estime pour que la solution pour aboutir à un cessez-le-feu dans les deux régions en crise passe par la prise de quatre principales mesures : « Nous proposons d’abord que le Cameroun qui a déclaré la guerre déclare le cessez-le-feu et la démilitarisation des régions anglophones, la libération de tous les personnes incarcérées à cause de cette crise, l’amnistie en faveur des compatriotes exilés et le dialogue international arbitré par un pays neutre et à un lieu convenu par les deux parties.

Dès que ces conditions seront réunies, nous allons nous asseoir si le gouvernement veut pour négocier nous allons négocier », ajoute le président de l’Etat imaginaire de l’Ambazonie qui selon lui compte plus de 8 millions de personnes réparties dans le monde entier qu'il représente.
Depuis leur arrestation, au Nigeria les leaders anglophones disent avoir été victimes de toute forme de maltraitance notamment les délais très prolongés de la garde à vue dans les locaux de la gendarmerie. Face à ces traitements « dégradants », Ayuk Tabe affirme que ces actes ont plutôt renforcé leur détermination.

 

 

(Le Jour)