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Incident de Bamenda : Rien qu’une bavure policière

La ville de Bamenda était en effervescence le 12 novembre dernier.

Après les malheureux événements survenus à Buea le 14 octobre dernier, suite à la mort accidentelle d’une jeune écolière par un gendarme, un mois presque jour pour jour, un nouveau drame similaire s’est produit cette fois à Bamenda. C’était pourtant une journée ordinaire. Le refus du directeur d’une micro finance locale d’obtempérer au contrôle d’un barrage de police, va dégénérer. Le gardien de la paix, Alain Fagha, se lance à la poursuite du véhicule récalcitrant. Puis un coup de feu et une balle qui ricoche et tue une fillette de 8 ans, la nommée Tataw Brandy, sur l’autre rebord de la route. La suite est une manifestation de protestation des populations qui marchent vers les services du gouverneur, exhibant le corps de l’infortunée. Nous sommes sur un théâtre de guerre. Et ces incidents à répétition, sont révélateurs d’un incivisme généralisé et d’une certaine défiance des populations vis-à-vis des forces de défense et de sécurité. La peur du gendarme a cessé d’être le commencement de la sagesse. Le policier, le gendarme, le militaire, sont considérés ici comme des forces d’occupation. On assiste également à une sorte de déconstruction de l’Etat à travers la banalisation des symboles de la puissance publique. C’est le lieu de saluer ici tout le professionnalisme du communiqué du Dgsn explicitant les circonstances de cet incident.

«Le délégué général à la sûreté nationale porte à la connaissance de l’opinion nationale que :dans la journée de ce vendredi 12 novembre 2021 aux environs de 12h30 minutes, un malheureux incident a causé la mort d’une fillette de huit ans au lieu-dit new road à Bamenda dans la région du Nord-ouest. En effet, le poste de contrôle institue au niveau de Dream land snack bar, au quartier Nkwen,a interpellé un véhicule particulier conduit par le nommé Ngum Goodluck, directeur général de la micro finance crédit union de Bamenda.

Ce conducteur ayant refusé d’obtempérer, le gardien de la paix Fagha Alain de l’équipe de contrôle s’est lance à sa poursuite et a procédé à des tirs dans le but d’immobiliser le véhicule en fuite. Une balle a atteint mortellement, par ricochet, la nommée Tataw Brandy, élève qui se trouvait de l’autre cote de la route. Le délégué général à la sureté nationale regrette profondément ce tragique incident et adresse ses condoléances les plus attristées a la famille si durement éprouvée. Il informe également que le policier auteur de cet acte a été mis aux arrêts dans le cadre de l’enquête immédiatement ouverte par la division régionale de la police judiciaire du nord-ouest.» Lit-on dans le communiqué du Dgsn, Martin Mbarga Nguelé, signé le 12 novembre dernier.

Ce jeune policier qui faisait simplement son travail avec bravoure, n’a pas été jeté à la potence. Les enquêtes ouvertes par la délégation générale de la police judiciaire du Nord-ouest, permettront à coup sûr d’en savoir davantage sur les contours de la survenue de ce malheureux incident. Une première analyse invite à la circonspection au risque de fragiliser nos forces de sécurité et de défense, soumises au stress et à la pression permanente d’une dissidence ouverte envers les institutions et ceux qui les représentent. Sinon comment comprendre que les crimes, atrocités et autres exactions des ambazoniens, ne suscitent pas la même indignation et le même soulèvement des populations ? Nous sommes en plein dans la récupération et la manipulation. Gardons-nous d’accréditer cette logique de vouloir créer un no man’s land sous le paravent de l’Etat virtuel de l’Ambazonie. Il n’y a pas d’état dans l’Etat.

L’indépendant