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CAMEROUN-CRISE ANGLOPHONE: NI JOHN FRU NDI " JE SUIS ANGLOPHONE MAIS JE NE SUIS PAS POUR LA SÉCESSION"

Ni John Fru Ndi

Pendant que le président de la république fictive "d'Ambazonie"demande aux parlementaires SDF de rejoindre sans delai les rangs des sécessionistes,John Fru Ndi leader du SDF accorde au quotidien mutation une interview dans laquelle il revient en substance sur les évènements en cours dans les régions anglophone du Cameroun. 

Pourquoi ce silence sur les évènements du week-end dernier dans le Nord-ouest et le Sud-ouest ?

Le SDF a envoyé des communiqués de presse, nous avons envoyé des résolutions. J’ai accordé une grande interview à la chaîne STV, il y a environ deux semaines, où j’ai bien précisé la position du SDF. Beaucoup de choses ce sont produites, mais ces choses ne diffèrent pas de ce que nous avions dit à M. Biya. Vous vous souvenez quand je suis arrivé au palais d’Etoudi en janvier dernier « A l’occasion de la traditionnelle cérémonie de présentation des vœux du nouvel an, ndlr », J’ai dit à M. Biya qu’il perd le temps parce que les jeunes qui tiennent les villes anglophones sont très agressifs et si nous ne nous ne traitons pas ce problème, la situation va nous échapper. Après cela, je suis allé voir d’autres membres du comité central du RDPC « Rassemblement Démocratique du peuple Camerounais, le parti au pouvoir, ndlr », des parlementaires de tout bord, et je leur ai dit que je craignais pour la situation dans le pays. Je leur ai également dit que M. Biya devrait venir dans ces régions « Nord-ouest et Sud-ouest, ndlr » pour faire une déclaration. Le Premier Ministre est venu et a dit que M. Biya a reconnu le problème et demande aux avocats de revenir dans les tribunaux et aux élèves de rencontre à l’école. Et qu’ils allaient résoudre le problème. Au contraire, les forces de l’ordre ont débarqué et ont arrêté tout le monde. Certains manifestants ont été traduits en justice, d’autres sont en exil. Et jusqu’aujourd’hui, le chef de l’Etat n’a pas vraiment abordé le problème. Donc, quoiqu’il arrive au Cameroun, je tiens M. Biya totalement et à 100% responsable.

Pensez-vous que si le président de la république rencontre les manifestants, cela pourra calmer la situation?

Même si M. Biya parle maintenant, il parlera trop tard. Même les plus modérés sont désormais des extrémistes.

Que conseillez-vous donc au président de la république ?

J’ai proposé la solution depuis longtemps que M. Biya aille à l’Extrême-nord parlé aux habitants. Qu’il vienne ici « au Nord-ouest » parler aux anglophones. Qu’il aille à Buea parler aux gens. Il peut aller à Douala et s’adresser à la population là-bas. Qu’il organise une conférence nationale de réconciliation pour reconnaitre le leadership des différentes régions. Pouvez-vous vous imaginer que quelque chose se passe à Bamenda et que M. Biya ne m’appelle pas pour qu’on en parle ? Veut-il ainsi affaiblir ma voix dans ce pays ?

Comment entrevoyez-vous la situation le 1er octobre prochain ?

Je suis anglophone, mais je ne suis pas pour la sécession. Je suis chef d’un parti politique qui a un programme politique qui est pour la fédération. Les ministres de M. Biya ont déclaré que la fédération signifie sécession et ont tenu des discours de haine. Des déclarations xénophobes ont été entendues. Les gens ne sont pas à l’aise dans le pays. Si M. Biya avait résolu ce problème il y a longtemps, la situation aurait pu être différente aujourd’hui.