Il est difficile de prouver que la corruption est une pratique qui existe au ministère de la Fonction publique. Et pour cause, les corrupteurs et les corrompus s’arrangent à ne presque jamais laisser de traces. Tous les acteurs nient même souvent les faits. Mais, c’était sans compter que Joseph LE, le ministre de la Fonction publique (Minfopra), lui-même, va prendre la parole, le 22 juin 2018, pour confirmer le phénomène et le dénoncer.
Dans une tribune publiée le 22 juin, le Minfopra a recensé le champ lexical de la corruption dans le service public : « Qui n’a jamais été apostrophé dans un service par des phrases ridicules du genre : ‘Où est ma motivation, ma bière, mon kilichi, ma kola, mon carburant’ ; ‘Où est le Gombo ?’ ; ‘C’est ça que je mange’ ; ‘Envoie à la pause’ ; ‘Tu n’as pas le carburant du patron ?’ ; ‘Tu es venu comment ?’ ; ‘Parles bien’ ; ‘Mimbo for Massa’ ; ‘Est-ce qu’il y a le tchoko ?’ ; ‘Parle bien’ ».
Joseph LE demande aux usagers de ne plus encourager le monnayage en proposant des pots-de-vin, avant ou après le service, dans une institution publique. Il conseille : « Ne cédez plus au harcèlement des corrompus. Dénoncez les actes ou tentatives de corruption dont vous êtes victime ou témoin. Je ne vous invite pas à faire de la délation, mais à être un peu plus vigilants et responsables. Recherchez les informations et renseignements à la bonne source. Osez dire Non. Notre code pénal protège désormais les dénonciateurs ».