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Cameroun : Très furieux, Sam severin Ango qualifie le président Biya de « grabataire »

Sam severin Ango

Le journaliste devenu activiste politique a une langue très dure contre le président Paul Biya et tout son régime.

Sam Séverin Ango partage l’avis de ceux qui dénoncent une « parodie de justice », au sujet du procès de Julius Ayuk Tabe, et neuf de ses partisans condamnés mardi 20 août, à la prison à vie par un tribunal militaire de la capitale politique.

Intervenant sur le sujet par téléphone depuis Yaoundé sur la matinal d’ABK ce vendredi 23 août, l’ancien journaliste d’Equinoxe Tv et radio n’a pas caché son courroux. Selon lui, le président Paul Biya est devenu « grabataire » et ne contrôle plus grand choses dans la gestion des affaires courantes de l'Etat, raison pour laquelle une telle décision a été appuyée par une poignée de personnes qui gravite autour de lui pour plonger le pays entier dans le chaos.

«Ils veulent démontrer toute leur super puissance de manière à installer la peur dans les esprits des camerounais et spécialement chez ceux qui peuvent s’apparenter comme des leaders d’opinions et activistes .c’est un signal fort qu’ils veulent donner en démontrant qu’ils ont l’appareil répressif de l’Etat», pense-t-il.

Sam Séverin Ango poursuit son argumentaire en expliquant que le pouvoir judicaire au Cameroun est complètement « inféodé », et des gens qui prennent des décisions suicidaires ne se doutent pas de ce que ça peut provoquer comme électrochoc ou comme déflagration.

«Nous sommes dans un Etat qui est en train de couler, et de s’enfoncer », alerte le communicateur du candidat Flanklin Ndifor pendant la dernière élection présidentielle.

Avec cette décision du tribunal militaire, Séverin Ango voit directement une autre escalade des violences dans les régions anglophones. « Est-ce que c’est ça qu’on attendait du pouvoir de Yaoundé en lieu et place du dialogue ? », s’interroge-t-il.

Accusés entre autres de « révolution » « terrorisme », « sécession », Julius Sisiku Ayuk Tabe, Nfor Ngala Nfor, Tassang Wilfried Fombang, Henry Kimeng, Cornelius Njikimbi Kwanga, Fidelis Che, Che Augustine Awasum, Egbe Ogork, Eyambe Elias et Shufai Blaise Sevidzem, devront également payer 125milliard de FCFA à l'Etat camerounais à titre de dommages et intérêts et 125 milliards de FCFA à la partie civile, soit un total de 250 milliards.

Une lourde peine critiquée par une partie de l’opinion « C’est une décision qui ne respecte pas les droits fondamentaux des prisonniers. Une décision honteuse, reflet du management honteux de notre gouvernement, qui dit être en train de voir quelles solutions adopter pour résoudre la crise et avoir un dialogue inclusif. Ayuk est un leader suivi, des gens le respectent. Si on le condamne à la prison à vie, c’est pour radicaliser des gens qui le soutiennent », regrette l’avocat en droit humain Me Agbor Balla.

Même sonne de cloche pour Maurice Kamto, écroué et poursuivi lui aussi par le tribunal militaire dans la cadre des revendications post électorales. «Peu importe ce qui était reproché aux intéressés à l'occasion de ce "procès militaire", des civils ne peuvent être jugés en l'état actuel du droit positif camerounais devant un tribunal militaire. Or c'est ce qui est arrivé avec AYUK et autres», dénonce-t-il dans une noté publiée par son porte-parole, Olivier Bibou Nissack.

Fin mai, le leader séparatiste s’était pourtant dit disposé à participer à des pourparlers avec le gouvernement pour mettre fin à la crise meurtrière des régions anglophones du Cameroun.