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La vision du monde MOI L'AFRICAIN ET VOUS LES AUTRES

Transmis tel que lu sur le net

Et Pilate lui demanda : « Qu'est-ce que la vérité ? »

On va faire un jeu : je vous raconte une histoire, et vous notez les personnages, sur une échelle de 1 à 6. Selon la numérotation allemande où 1 équivaut à « excellent », et 6 renvoie à « médiocre ». 3 représente alors la note médiane : « passable ».

Nous verrons comment une même action, une même parole, peut obtenir deux jugements totalement opposés, selon l’angle de vue de chacun. En gros, il n'y a pas de vérité universelle. Ce qui est faux pour moi peut être ta vérité et vice-versa. Ce qui compte, c'est d'accepter que d'autre voient les choses autrement que nous, sans vouloir les égorger pour cela.

C'est à cet exercice que je me suis livré une fois dans la petite ville bavaroise de Bayreuth. Mais avant d'y revenir, voici l’histoire :

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< Une jeune femme nommée Ngono était promise à Siewe, un homme dont elle était très amoureuse. Ils avaient déjà convenu de se marier dans les lunes à venir. Mais en attendant ce jour heureux, ils vivaient encore chacun dans son village natal.

Les deux villages étaient séparés par une énorme cataracte, et il était impossible de se rendre à pied d’un côté à l’autre. Le seul moyen était d'emprunter le navire qui faisait la navette hebdomadaire, et dont le capitaine chevronné, connaissait son métier.

C'est alors que la jeune femme, fiévreuse d’amour, décida un jour de ne plus attendre, et d'aller voir son futur mari avant la date convenue. Mais n'ayant aucune ressource, comment procéderait-elle ?
Transie de détresse, elle alla supplier Mvogo le capitaine du bateau, de l'emmener avec elle à sa prochaine traversée, mais ce dernier s'empressa de lui répondre : « Désolé, mais sans argent, tu ne peux pas voyager. Si tu veux monter, c'est simple : il faudra payer. »

Elle alla ensuite consulter Andela, sa vieille amie d'enfance qui lui répondit : « ma grande, j'ai mes propres soucis. Je ne peux rien faire pour toi. »

Désespérée, la jeune femme s'adressa à la dernière solution qui lui restait : Mbock, un garçon qu'elle connaissait depuis le primaire et qui tentait désespérément de la séduire. À sa demande, Mbock répondit :
« Je te donnerai de l'argent pour rejoindre ton fiancé à une condition : que tu acceptes de partager ma couche cette nuit. »

La jeune femme refusa aussitôt et s'enfuit en couvrant Mbock d'insultes. Cependant, la nostalgie de son bien-aimé se faisant plus forte, elle finit par revoir sa décision. Ainsi, quelques heures plus tard, elle était revenue vers Mbock, l'informer de son accord pour partager sa couche.
Et ainsi fut dit, et ainsi fut fait. Et il passèrent cette nuit-là ensemble.

Le lendemain matin, munie de l'argent tant espéré, elle put enfin embarquer dans le navire et retrouver Siewe son fiancé sur l'autre rive. Surpris de voir sa chérie chez lui à l'improviste, celui-ci ne put contenir sa joie, et il la serra fort contre lui.
« Mais ma douce et tendre », dit-il une fois passées les larmes et l'extase des retrouvailles , « Comment es-tu parvenue jusqu'ici sans argent pour le transport? Quel tour prodigieux as-tu réalisé ? »

Ngono ne put se résoudre à cacher à son doux et tendre, toute la vérité.
Mais en apprenant les faits, le jeune homme entra dans une colère rouge. Il traita sa fiancée de traînée, de prostituée, et rompit aussitôt les fiançailles. Et par cet épisode tragique se termina leur idylle qui pourtant, avait annoncé de belles promesses.>

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À présent que cette histoire est terminée , souvenez-vous de l'exercice. Écrivez en commentaire la note que vous attribuez à chacun ( Ngono la jeune femme, Bouba le capitaine, Siewe le fiancé, Mbock le rustre et Andela la meilleure amie ), et justifiez votre réponse.

Vous verrez alors quelle formidable magie régit notre monde. En fonction de son vécu, de sa sensibilité, de son expérience, chacun attribuera à ces cinq individus, une note particulière. Car la vérité absolue, ça n'existe pas.

C'est sur ce principe que j'ai échangé une fois avec les étudiants de l'université de Bayreuth, qui m'avaient invité à exposer sur les rapports internationaux et les enjeux africains de notre siècle. Il était question de préciser que les paradigmes occidentaux sur la démocratie, les droits et libertés, l'économie , la société etc ... sont des concepts hautement subjectifs qui varient au gré des saisons. Nous n’avons pas les mêmes unités de mesure.

Malheureusement, ces valeurs sont aussi très variables entre pays africains, et pire encore, entre les dirigeants et leur peuple. D’où les nombreuses dérives observées ça et là

En conclusion : d’une part, le panafricanisme ne demande pas d’avoir de la haine envers l'Occident, mais simplement de l'amour pour l'Afrique, et de toujours agir en ce sens. Remettre la version africaine de la vérité au centre de notre vision du monde, tout en veillant à la respecter nous-mêmes. Ce qui, d’autre part n’est justement pas encore le cas.

Et c’est cette logique contre-productive qui conduit à nous fragiliser face aux puissances extérieures. Quand tu ne respectes pas toi-même les tiens, tu autorise l’étranger à ne pas vous respecter et à vous écraser à la moindre occasion.

En attendant, place au jeu !

EKANGA EKANGA CLAUDE WILFRIED

( Dans la Bible, quand Poncius Pilatus demande à Jesus : « Qu'est-ce que la vérité ? », remarquez que Jesus ne répond pas )

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