×

Veuillez désactiver le bloqueur de publicité SVP!

Vous n'aimez pas la publicité dans les pages, nous le comprenons bien! Par contre, un site d'information sans pubicité ne pourra pas survivre sans revenu publicitaire.

Cameroun : Aux chers compatriotes de la BAS appelant à la lutte armée

Transmis tel que lu sur le net

Je viens de suivre un jeune compatriote du mouvement la BAS appelant à la cotisation pour l'achat des armes au profit des ambazoniens. J'ai compris en réalité qu'il s'agit d'une posture d'exasperation face à la situation déprimante de notre pays.

C'est tout comme les saccages d'ambassades qui venaient en réaction aux tirs à balles sur des militants politiques qui manifestaient pacifiquement leur liberté et droit constitutionnel à la contestation des résultats de l'election présidentielle, de la guerre dans le NOSO et le détournement des deniers publics.

C'est d'ailleurs pourquoi, j'ai toujours dit que ce saccage des ambassades ou l'acte de déchirement du drapeau camerounais par un autre membre de la Bas ne m' émeuvent pas plus que les blessures, lacérations et mutilations sur les corps de Maitre Ndocky, Djamen, Ngankam, Mamadou Mota... ou de la jeune fille qui avait exposé sur une vidéo son corps lacéré avec une horrible cruauté à la machette par les éléments du Sed parce qu'elle avait tout simplement répondu au mot d'ordre de marches pacifiques de son parti. Car pour moi, la vie humaine est plus importante qu'un bâtiment administratif ou un drapeau. Ce respect de la vie humaine, nous oblige donc à déconsidérer toute action pouvant coûter la vie ou porter atteinte à l'intégrité physique des hommes.

Ainsi, tout comme nous desapprouvons cette décision du gouvernement à privilégier, au détriment d'un vrai dialogue avec les secessionistes, la guerre qui, donne la mort aux nombreux camerounais dans le Noso et à nos forces de défense et de sécurité , ainsi, nous devons aussi, nous abstenir d'encourager l'usage de la violence d'où qu'elle vienne.

Les camerounais ne se rendent peut-être pas compte de la puissance de leurs dénonciations quotidiennes de la mauvaise gouvernance, de leurs manifestations pacifiques,de leur refus d'assujestissement au conformisme voulu par l'Etat Rdpc et ses fonctionnaires compradore. Quand des camerounais descendent dans les rues des capitales occidentales ou sur internet pour dénoncer la mal gouvernance endémique et épidermique au Cameroun, les suppôts du régime et leur soutien sont très, très mal.

La preuve de leur colère est qu'ils arrêtent abusivement, torturent, violentent, brutalisent, promettent des arrestations à tous ceux qui osent exposer publiquement au nom de la liberté d'expression leurs mauvaises œuvres. Contrairement aux années passés le régime rend des comptes aux populations en se justifiant régulièrement sur des accusations qui sont portées contre lui. Regardez comment il s'accroche comme sur une bouée de sauvetage sur la déclaration du suspicieux congolais OMARI de la Caf sur Rfi, mis à mal par une analyse sans complaisance du journaliste JP REMY Ngono, qui a étalé la vérité sur les insuffisances infrastructurelles criardes du Cameroun. Chers compatriotes, les mots sont des bombes.

Ne les sous-estimez pas. Les paroles sont des armes très puissantes. C'est la parole qui crée et qui détruit. Regardez vous-mêmes l'effet produit par ces quelques sorties de Wilfried Ekanga, Maître Diewou ou de JP Remy Ngono et de bien d'autres encore ces derniers temps. C'est la déflagration totale. Je prie donc ce jeune compatriote de la Bas dont le travail de conscientisation des autorités camerounaises sur le degré de colère du petit peuple et de la majorité silencieuse, porte des fruits, d'abandonner le projet de lutte armée.

Qu'avec ses amis et combatants de la Bas, qu'ils continuent dans la manifestation pacifique et peut-être avec des actions d'éclat sans violence. Et de ne pas oublier que le pouvoir de Yaoundé n'étant pas éternel, un jour, sans qu'il soit besoin de couler du sang de nos compatriotes, frères et sœurs des forces de defense, il y aura bel et bien une alternance au Cameroun.

Me Christian Ntimbane Bomo, avocat international inscrit au barreau de Paris, Facebook

-