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La mort d’un génie de la guitare TINO BARROZA Jacques ATINI: Une si belle guitare brisée

Tino Baroza faisait partie de ces musiciens rares et vraiment cultes dont le nom revenait immanquablement dans les conversations des mélomanes et des professionnels de la musique en Afrique noire et au Cameroun en particulier… Un extraordinaire soliste que nous avons apprécié dans les années 90 et certains avant ces années là – il avait suivi Messi Martin et avait singularisé l’utilisation de la guitare dans le bikutsi camerounais.

Bien peu de grands médias signaleront sa disparition, seuls les mélomanes lui rendront hommage en passant in-box aux uns et aux autres ses sonorités. Qu’importe. Ceux qui depuis des lustres ne peuvent vivre sans écouter régulièrement sa musique – dont, comme tant d’autres, je fais partie – n’auront évidemment pas besoin qu’on leur explique en quoi cet authentique  aux allures d’anti-héros était unique. Personne ne jouait comme lui avant lui, et personne ne jouera comme lui après lui. J’ai déjà parlé de Messi Martin, alors oui il y a eu Zanzibar, Atebass, Vincent Nguini, mais Tino Barroza suscitait l’admiration des plus grands. Ses improvisations sur six cordes d’une fluidité inouïe, ses compositions étranges et fascinantes, ses quelques disques que l’on appris par cœur en courant dans les rues de Yaoundé pour le sport du samedi matin, ses solos qui illuminaient les disques des autres. Je n’ose pas citer pour ne pas blesser les ingrats.

Dans les jours prochains, peut-être que oui peut-être que non ! Le Cameroun de la musique pour ne pas dire de la culture va pleurer discrètement la disparition d’un poète de la guitare dont chaque solo passait comme une étoile filante dans le ciel de nos vie d’amateurs de musique. Savoir que ce grand homme ne jouera plus jamais sur scène nous rend infiniment triste. Il nous restera pour toujours ses disques, mais… ses solos sur Youtube, sur les réseaux sociaux où la musique africaine n’a pas d’auteur ni de droit.

Non, décidément, on n’écoutera jamais assez Ankara, et les autres titres qui inondent ma mémoire en ce moment, Boanga ba nyeb me fulu ! Nkom boro, etc. etc. Et d’un coup, le sublime appelle Mbarga Soukouss et Jean Marie Ahanda que je suis en train d’écouter en boucle me tirerait presque des larmes.

Son long et interminable Ankara dont la profondeur du message élève encore plus le soloOtsogo zen zamba, mot nfoab abelë endengleu, Mongo ya nkol Essomba, man ndoang, ening si ene man etun. Oui c’est sur cette note que je te dis au revoir Tino Barroza.

tetesbrulees

Photo têtes brûlées, 1986

Par le prof. Vincent-Sosthène FOUDA