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MES CHERS AMIS, JE VIENS D’OBTENIR LA CITOYENNETÉ AMÉRICAINE APRÈS CELLE DE LA France

A présent et bien que je vienne de l’Afrique, je suis citoyenne de deux continents (l’Europe et l’Amérique), mais citoyenne d’aucun pays africain.

Apres l’obtention de mon DEA en 2008 (alors que j’avais 23 ans), l’université de Yaoundé I a refusé mon inscription en thèse sous motif que j’étais trop jeune. Quand je suis allée présenter ma demande d’inscription en thèse, le directeur de mon département de l’époque en la personne du Pr Mbede me parlera en ces termes : « Mlle Yonzou, pourquoi courez-vous avec l’école ?

Tu viens d’obtenir un DEA après 5 ans à l’université, ce qui est inédit dans notre département ! Tu es la toute première à avoir réalisé cet exploit et tu veux déjà t’inscrire en thèse ? Ma fille, va d’abord te reposer le temps pour toi de grandir un peu avant de revenir chercher un doctorat ». Je vous laisse imaginer le désespoir des milliers de jeunes comme moi dans notre pays le Cameroun ??. Moi qui n’avais alors jamais rêvé de sortir de mon pays que j’aime tant me suis vue contrainte de demander une inscription en thèse en France.

A cet effet, j’ai soumis les demandes dans trois universités différentes et les trois m’ont retenu. Alors que mon pays me trouvait trop jeune, je vais aller faire ma thèse en France avec un contrat doctoral (enseignante-chercheuse) en prime, car ils étaient tellement impressionné par la qualité de mon mémoire (qu'ils vont même me proposer de publier) de DEA. Un an plus tard, j’ai été recruté au ministère de l’éducation national française avec une offre de citoyenneté à l’appui.

En 2015, j’ai décidé d’aller poursuivre mon aventure en Amérique et moins de trois ans plus tard, il m’offre la citoyenneté. Alors que je devrais normalement jubilée de cette reconnaissance internationale qui fait que toutes les grandes puissances du monde veulent bien m’avoir comme leur citoyenne, je ressens une profonde tristesse dans mon cœur, car mon propre pays ne veut pas de moi.

Voilà le triste sort qui est le mien et de beaucoup d’autre de nos compatriotes. Comment l’Afrique pourra t-il un jour se développer si les meilleurs de ses fils sont reconnus partout dans le monde sauf chez eux ? Mon cœur est en permanence au Cameroun et en Afrique. Je défends les droits fondamentaux de ce peuple et pourtant, je ne suis citoyenne d’aucun pays africain ( car mon propre pays me refuse ce droit).

Autrement dit, je suis africaine et camerounaise uniquement dans ma tête et dans mon coeur, car légalement, je suis française et américaine. Dans quelques semaines, je serais conviée au serment d'allégeance, prêté lors de la cérémonie de naturalisation américaine. Me voilà officiellement citoyenne du monde et pas citoyenne de mon propre pays…Devrais-je en rire ou en pleurer ???

Dr. Modestine Carole Tchatchouang Yonzou Fille de la république !

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