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Emeutes de Sangmelima : « c'est une indication de ce que l'Etat n'inspire plus une confiance », Celestin Bedzigui

Celestin Bedzigui

Le président du Parti de l'Alliance libérale (PAL), Celestin Bedzigui, soutien du président Paul Biya lors du dernier scrutin présidentiel, vient de se prononcer sur les affrontements interethniques dans la ville de Sangmelima, département du Dja et lobo, région du Sud Cameroun. L’homme politique est formel. Ce qui s’est passé à Sangmélima, n'est q'«une indication de ce que l'Etat n'inspire plus une confiance suffisante en sa capacité à régler les conflits entre individus ».

Ci-dessous l’intégralité de son texte

Sangmélima... une leçon pour demain Depuis les événements de Sangmélima, certaines analyses me surprennent... Il est fondamental avant tout autre considération de condamner sans équivoque les actes de vandalisme, orienté ou non vers les biens d'une communauté.

Aucune justification sérieuse ne peut valoir l'excuse de voir un conflit entre individus déboucher sur un pogrom contre un groupe ethnique. Et si comme cela a été observé à Sangmélima, c'est une indication de ce que l'Etat n'inspire plus une confiance suffisante en sa capacité à régler les conflits entre individus. C'est une indication de son affaiblissement qui devrait alerter les détenteurs du pouvoir sur la fragilisation de ce dernier.

Et pourtant, le problème est ailleurs. Quand un Gouvernement n'a plus dans son cahier de charge la création d'emplois décents pour sa jeunesse, apprécier les conséquences des activités de lumpenproletariat qui prolifèrent lui échappent complètement. Pire, même les capacités de la société à apprécier l’incompétence d'un tel gouvernement sont détraquées.

Pour preuve, on se polarise sur la répartition des 300 000 emplois de la Fonction Publique qui ne représentent que 2,5% des emplois à créer, pour un pays dont la populations active est de 12 000 000 de personnes avec au moins 6 000 000 dans l'informel urbain dont en sous-emploi ou quasi-chômage, toute chose qui justifierait une revendication de masse de ces jeunes et que cyniquement ce gouvernement masque en "célébrant" hier les " sauveteurs" et aujourd'hui les " mototaxis"...

Ce constat commande la conclusion ci-après : Les racines de " Sangmélima" après "Obala" et "Deido", sont ...économiques.

Les causes immédiates et apparentes, différentes des racines, sont une compétition voire d'une lutte désespérée de notre jeunesse pour la survie, une lutte qui exacerbe les instincts de solidarité primaire et suscite un effet de prisme déformant laissant penser que l'essence du problème est tribale ou tribaliste. Non ! Le problème de Sangmélima n'est pas tribal, encore moins tribaliste.

Le problème est économique et plus précisément, celui d'une gouvernance économique défaillante. Et à ce titre, la responsabilité du gouvernement est engagée... Certains seraient même fondés de dire que sa culpabilité d'incompétence à créer des emplois est établie. " Sangmélima " en est la preuve aujourd'hui... Si rien n'est fait, demain ce sera Bertoua, Kribi, Kumba, Maroua, Mokolo... Et après demain alors ???

Au Sage d'y méditer...

S.M. Celestin Bedzigui Président du PAL. Parti des Modérés