Le magazine panafricain revient sur les difficultés accumulées par la famille du richissime industriel camerounais, décédé à Paris le 20 mars 2020.
«Le crépuscule des Fotso» ! Le titre est de Jeune Afrique (JA), dans son édition parue ce 1er juin 2020. «Avec le décès du patriarche survenu à la fin de mars, s’achève le déclin de son empire familial jadis tout puissant qui n’a pas fini de s’entre-déchirer», indique le magazine panafricain qui est de retour dans les kiosques après une parenthèse de deux mois imposée par le Covid-19.
Après la mort de Victor Fotso en France à l’âge de 94 ans, l’une de ses filles, Christelle Nadia Fotso a publié de nombreuses lettres sur les réseaux sociaux, dont l’une dans laquelle elle écrit «papa, tu n’as pas eu la fin que tu méritais». L’avocate au Barreau de Washington, constate notre confrère, rend bien-sûr hommage à son géniteur, fondateur d’un immense empire humain et financier.
«Mais, elle ne peut cacher son ressentiment à l’égard de ce père absent, polygame, fondateur d’une centaine d’enfants. A l’égard aussi de ceux qui ont accompagné ses dernières années à Bandjoun – fief des Fotso où il passait le clair de son temps – et en France. Directement visés: sa demi-sœur Laure et le mari de cette dernière, l’ancien footballeur Geremi Njitap. Le poids de cette filiation, de cette famille est si lourd que Christelle Nadia Fotso a choisi d’aller exercer son métier d’avocate à Washington aux Etats-Unis», lit-on.
Selon JA, les ennuis des Fotso commencent au début des années 2000 avec la nomination de Yves Michel Fotso, le fils aîné, à la tête de la défunte compagnie aérienne, la CAMAIR. Ce dernier passe pour être arrogant et une partie de la fratrie le soupçonne de manipuler son père pour mieux s’approprier un patrimoine financier estimé en 2008 à 450 milliards de FCFA.
Le journal souligne que c’est avec joie que certains frères de Yves Michel accueillent son limogeage de la CAMAIR en 2003 et sa mise aux arrêts en 2010 pour détournement présumé de deniers publics. A partir de ce moment, l’empire familial plonge et les relations entre Victor et Yves Michel son fils, se crispent.
«Pendant ce temps, les affaires plongent. En septembre 2013, le juge d’instruction ordonne que les comptes bancaires des sociétés commerciales dans lesquelles l’accusé dispose de la signature soient bloqués. Le vaisseau amiral de l’empire, la Commercial Bank Of Cameroon –CBC), est placé sous administration provisoire par la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC). Devant les juges, les dirigeants de la CBC et de la Capital Financial Holding accablent leur patron déchu (Yves Michel Fotso, NDLR). Attirés par l’odeur du sang, les milieux d’affaires se ruent sur les entreprises Fotso. En recherche de liquidités, le patriarche vend plusieurs d’entre elles. Son empire n’est déjà plus», relate Georges Dougueli, l’auteur de l’article.
Malgré tout, avant de mourir, rappelle notre confrère, Victor Fotso a réussi à obtenir l’évacuation sanitaire de son fils, Yves Michel qui suit au Maroc, des soins médicaux relatifs à un cancer qui le ronge. Et après son décès, sa fille, Nicky Love Fotso, l’a remplacé à la tête de la mairie de Bandjoun (Ouest) qu’il a dirigée pendant plus de 2 décennies.
Victor Fotso n’a pas encore été inhumé. Pourtant, renseigne JA, des batailles judiciaires entre ses enfants s’annoncent.
Cameroun-Info.Net
