On conseille à la personne qui a cassé la chefferie Fonakeukeu de revenir vite avec ce qu’il a pris là-bas sinon lui-même va confirmer qu’il y a des villages qui ne s’amusent pas avec leur chefferie.
Le Chef du village Fonakeukeu (au centre et en bleu ciel, son homologue de Litacli en bleu marine) a mobilisé son peuple pour dénoncer le cambriolage et annoncé que tout est mis en oeuvre pour retrouver les bandits
«N’abandonnons pas notre tête aux poux. Je m’adresse aux Fonakeukeu : enfants, adultes, hommes, femmes je m’adresse à vous. Si nous sommes tous unanimes nous devons retrouver absolument celui ou ceux qui ont plaqué le caca sur notre dos. Quelques individus ne peuvent pas nous dépasser. Et il va sans dire que nos enfants sont complices de ce qui s’est passé.»
Les mines étaient graves, très graves ce dimanche 22 mai dans la cour du palais royale du village Fonakeukeu où le Sa Majesté Zeufack II Joseph, outré par le cambriolage orchestré dans la nuit du 18 au 19 mai dans l’enceinte du palais, a convoqué son peuple de l’intérieur et de la diaspora.
Dans la nuit du 18 au 19 mai 2016, en effet, des inconnus se sont introduits dans l’enceinte de la chefferie. Ils ont profit du sommeil des occupants et de l’absence de chef pour passer au peigne fin le palais royal, emportant un important butin composé des symboles du pouvoir : les peaux de panthères, les tenues de danses royales, les pagnes traditionnels, une moto appartenant à une reine, etc.
Pour cette cause Sa Majesté Zeufack II Joseph a convoqué son peuple. Ils sont venus du village, de Dschang et des autres villes environnantes. Les villes lointaines étaient représentées par les chefs de communautés et quelques élites ayant décidé de répondre personnellement à cet appel extraordinaire de sa majesté.
«Depuis mon accession au trône de ce village, je pense m’être toujours comporté et conduit avec honneur, comme ce chef-là que vous souhaitiez avoir...», a déclaré d’entrée Sa Majesté Zeufack II Joseph, «...tous les actes que j’ai jusqu’ici posés visent à faire avancer notre village ; à accomplir le développement de notre communauté. Mon souci, vous le savez, n’est pas seulement de prendre part aux funérailles, mais de veiller surtout sur nos enfants, de veiller sur la bonne éducation de ceux-là à qui nous allons léguer ce village que nous avons hérité de nos parents. L’avenir c’est nos enfants. Mes décisions visent donc le développement de nos enfants. », a-t-il ajouté.
Un appel particulièrement retentissant a été lancé aux jeunes du village. Afin ces derniers puissent ressasser leurs souvenirs de ces dernières semaines et dénoncer toute personnes ou toute parole suspecte dont ils pourraient avoir été témoins.
«Le grand chantier que nous sommes entrain de réaliser est le symbole de notre unité, de notre amour. Et alors que nous pensions nous retrouver très prochainement, dans le cadre du Lelem, pour célébrer cette unité, quelques individus veulent nous faire douter. Ils se sont trompés de peuple. Nous allons les extirper de notre communauté qui n’aspire qu’à avancer, qu’à travailler pour le bien-être de sa population.»
Que la personne qui a cassé la chefferie Fona rentre vite déposer les objets volés avant que le foudre ne soit déclenchée. Les notables ont décidé de donner deux semaines de sensibilisation avant de passer à l’action. Le cambriolage ne restera pas impuni, ont juré les notables réunis autour de leur chef.
© Momokana Augustin Roger, sinotables.com
