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Cameroun - Commission Mousongue: L'échec multidimensionnel

Peter Mafany Musonge

Mise sur pied depuis plus d'un an, la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme ( Cnpbm) multiplie des sorties et autres réalisations qui laissent croire que ses membres ignorent leur rôle ou l'urgence qu'il y a pour eux d'apporter du concret. Les tensions socioéconomiques et autres crises identitaires ont amené le président de la république à créer-par le décret du 23 janvier 2017-la commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme.

Les 15 membres de ladite commission ont été nommés le 15 mars 2017. Un 16 ème membre-le secrétaire général, CHI ASAFOR Cornélius-a été nommé en avril 2017 . Si l'on s'en tient au décret présidentiel, la structure est chargée d’assurer le suivi et la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles faisant de l’anglais et du français deux langues officielles d’égale valeur, et notamment leur usage dans tous les services publics, les organismes parapublics ainsi que dans tout organisme recevant des subventions de l’Etat.Aussi a-t-elle pour mission de mener toute étude ou investigation et proposer des mesures de nature à renforcer le caractère bilingue et multiculturel du Cameroun.

Par ailleurs, elle devra recevoir toute requête dénonçant des discriminations fondées sur l’irrespect des dispositions constitutionnelles relatives au bilinguisme et au multiculturalisme et en rendre compte au président de la République. 416 jours qu'elle est sur pied, et après 365 jours à la manoeuvre, on constate soit la lenteur, soit l'échec de la Commission Musongue. Les plus grandes réalisations de la Cnpbm sont, à l'évidence, des photos souvenirs ; notamment celles de leurs installations respectives, les descentes dans les hautes institutions , des rencontres avec des pays étrangers (Canada), des organisations internationales (Eu, Académie africaine des langues). Ces photos témoignent peut-être d'une volonté d'agir, mais confirment qu'ils agissent mal.

On multiplie les rencontres dans les bureaux luxueux, accompagnées de jolies festins; on ne songe pas à initier des dispositions pour que règne vraiment bilinguisme au sein de nos administrations. C'est que la commission est sur le point de le faire peut-être, mais n'a pas encore fait des propositions à ces dernières (administrations) puisqu'elle n'en dit rien, on n'en sait rien. Une évidence c'est qu'elle ne daigne pas se rapprocher de plus prêt de cette population diversifiée qu'on prétend vouloir unir au Cameroun.Toutefois, Musongue et son équipe ne sont pas dans le rien, il y a des petites réalisations malvenues à leur actif. Il y a en primeur leur siteweb (en service depuis le 07 mars 2018) très contesté par le public camerounais et surtout par le lectorat de 237online.com.

Il n'est pas seulement médiocre au plan technique selon des estimations, il confirme la volonté de la commission Musongue de travailler pour les des gens très loin d'eux. L'internet et les réseaux sociaux rapprochent certes, mais le taux de pénétration à l'Internet au Cameroun est encore très faible pour en voir un canal suffisant pour s'adresser à l'ensemble du peuple camerounais. Comme on pouvait s'y attendre, aucun numéro vert n'est donné sur le siteweb en question. Ils avaient saisi le sens même de cette commission à leur charge qu'ils auraient pensé à insérer des rubriques culture ; donnant la possibilité de découvrir les langues (sons et écritures), les habitudes alimentaires (mets et recettes) des camerounais de toutes les sphères. Ils n'y ont pas pensé.

Il serait peut être vain d'espérer d'eux qu'ils pensent à créer des antennes ou des cellules dans les ministères et autres institutions, dans toutes les régions du pays pour être à l'écoute (et venir en appui) de tous les enfants et leaders du Cameroun. La commission avait été brandie comme une solution dans la résolution de la crise dans les régions à majorité anglophones. La Cnpbm n'a rien apporté de concret dans ce grand dossier. Rien apporté dans les autres dossiers où elle pouvait être efficace ; rien de concret n'a en effet été fait pour rehausser la grandeur des semaines du bilinguisme , voire de la journée de la langue maternelle au Cameroun (les éditions récemment célébrées) On a pourtant une commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme.

On peut en conclure par l'une ou l'autre façon. La moins évidente c'est qu'après un an de mandat Mousongue et Cie ne pouvaient pas faire mieux que ça. La plus plausible serait que la Cnpbm ne vaut que ce que valent ceux qui la dirigent; vous avez en effet au sein de cette commission une bonne brochettes d'anciens ministres et autres leaders déchus en raison de leur incompétence. Incompétence qu'ils confirment une fois encore, une fois de trop...

DU MÉNAGE MONSIEUR LE PRÉSIDENT. URGENCE SIGNALÉE.

 

Source: 237online