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Cameroun : Habiba Issa « Atanga Nji a fait un coup de force pour tuer l’UPC »

Rencontrée à Douala, en marge de la conférence de la Coacic, la présidente de l’Union des populations du Cameroun (Upc), revient dans cette interview , sur la situation des libertés publiques dans notre pays.

Elle parle aussi de sa formation politique et est peinée de la manœuvre du ministre de l’Administration territorial pour déstabiliser son parti.,

Vous venez d’assister à la première rencontre de concertation de la Coalition citoyenne pour le Cameroun (Coacic). A l’aube de cette grande rencontre vous et vos homologues des autres formations politiques venez de pondre une déclaration sur les libertés publiques au Cameroun. Une simple déclaration dans un contexte actuel dans notre pays, c’est pour quel impact ?

Nous dénonçons l’injustice qui est une triste réalité dans notre pays aujourd’hui. Nous vivons dans une dictature qui ne dit pas son nom. Vous savez que quand un régime, au quotidien, refuse les manifestations publiques, il faut questionner la notion de démocratie. Quand nous voyons l’injustice qu’il y a avec nos compatriotes des autres formations politiques nous ne pouvons pas être silencieux.

Est-ce que vous ne voyez pas que cette force que l’Etat du Cameroun déploie à tout vent pour taire toute velléité de manifestation publique, de regroupement est due au manque de stratégie commune de l’opposition camerounaise ?

Comme on dit trivialement l’union fait la force. Aujourd’hui, cette union là n’est pas une réalité au Cameroun, du moins chez les opposants. Nous devons taire nos égaux pour sortir le peuple de ce marasme. Même si nous ne sommes pas unis, qu’on nous laisse tout au moins la liberté d’expression et celle de manifester. Le régime Biya nous étouffe. Je vous prends mon cas. Moi présidente de l’Upc, j’ai été élue à un congrès, mais le régime en place se permet de dire que ce n’est pas celle qui a été élue par le peuple qui doit diriger le parti, mais celui-là qui n’était même pas au congrès.

Revenons sur ce fameux congrès à Yaoundé où vous avez été portée à la tête de l’Upc, avec un bureau restructuré. Mais à la surprise générale, quelques mois après, Paul Antaga Nji, le ministre de l’administration territoriale, vous a mis hors jeu au profit de Bapot Libot. Vous faites quoi pour que la voix du peuple soit respectée ?

Nous sommes dans la légalité parce que nous avons été élus à un congrès. C’est l’administration qui a autorisé ce congrès de l’Upc. Le préfet du Mfoundi était à ce Congrès, c’est d’ailleurs lui qui avait réuni toutes les tendances de l’Upc. Nous avons été élu, le ministre René Emmanuel Sadi a pris acte de ce nouveau bureau. Mais ce n’est qu’Atanga Nji, qui fait son malin en s’ingérant dans le programme d’un parti politique. Il nous dit que c’est celui qui n’était pas au Congrès qui est le porte étendard de l’Upc. Si nous les Upcistes n’avons pas été patients, c’est que nous devions assister à un autre soulèvement. Ce problème peut nous amener à autre chose, nous attendons l’arbitrage du gouvernement.

Dans ce contexte, le parti historique a-t-il de beau jour devant lui ?On sait tout de même que les municipales et les législatives arrivent, est-ce que vous allez coaliser avec les autres partis politiques ?

Atanga Nji a fait un coup de force pour tuer l’Upc. Son objectif est de rayer l’Upc dans l’échiquier politique national. Les militants de l’Upc disent que si les municipales et les législatives seront validées par Bapot Lipot, l’imposteur, nous ne pouvons pas aller à cette mascarade, sous la bannière de notre parti. Sinon, le gouvernement aurait réussi son coup de force. Mais l’Upc est dans la coalition, partout où les Upcistes seront même avec le logo d’un autre parti, nous irons aux élections.

 

Interview réalisée par nos confrères de LeWouri