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Cameroun – Hadj 2019 : Grosse polémique autour du milliard de Paul Biya

Le don à un milliard FCFA, effectué par le chef de l’Etat Camerounais, Paul Biya, le mercredi 8 mai 2019 à l’attention des musulmans pèlerins au Hadj 2019, fait couler beaucoup d’encre et de salives.

Musulmans ou non, c’est toute la société civile qui s’exprime.Pour les uns, « cette action remet en cause la laïcité du Cameroun ». C’est du moins ce qu’ont révélé des animateurs radio sur equimatin, ce Jeudi 9 mai 2019. Parmi eux, Mbombok Bengan qui soutient que ce montant aurait pu servir à d’autres actions, telles que la « remise dans les airs de la Camair-Co, pour solutionner au problème des pèlerins». Dans la même pensée, le modérateur Eric Fopoussi a cité des problèmes vécus dans le grand Nord du Cameroun, et dont cet argent aurait pu aider à trouver des solutions: « les problèmes d’eau potable, le choléra ainsi que les infrastructures routières ».

En outre, certains observateurs sociaux et pratiquants d’autres religions, à l’exemple d’Edwin pensent que « l’action religieuse serait devenue politisée au Cameroun ». Il va du fait que « le pèlerinage est d’ores et déjà, effectué sous la houlette du Minat (Ministère de l’Administration Territoriale), piloté par le ministre Paul Atanga Nji ». « Mais pour quelle raison ? » s’interroge-t-il.

Face à cette ambigüité, la société civile musulmane ne reste pas sans mot dire. Pour cela, nous sommes allés à la rencontre d’Aminatou Saher KALKABA, femme entrepreneure et organisatrice d’un séminaire annuel sur la formation pour les futurs pèlerins.

Dans son propos, la dame a parcouru toutes les inquiétudes. Cette dernière a d’abord salué la réaction prompte du chef de l’Etat, suite à l’appel lancé par les leaders musulmans à son endroit. Ensuite, elle a précisé le rôle du MINAT dans le processus du pèlerinage, et a terminé par la clarification des faits constituant certaines zones d’ombres.

« Le rabais du prix du hadj à celui de l'année dernière est une très bonne chose pour les pèlerins. C'est également un facteur qui montre l'attachement du chef de l'État et sa sensibilité à la question du hadj, car après avoir reçu les doléances des leaders de la communauté, la réaction a été prompte. Pour ce que qui est de la laïcité du Cameroun, il est clair que le Cameroun est laïc. Laïcité ne signifie pas absence de religion. L'État est laïc mais ses sujets ont une religion et cela est pris en compte car nous avons en le MINAT, le ministre des cultes. C'est l'Etat qui gère le hadj au Cameroun à travers la commission nationale du hadj, sous tutelle du MINAT. Revenons à la laïcité. Certaines qui sont très impliquées dans l'éducation et la santé obtiennent des subventions dans les domaines hospitaliers et éducatifs. L'État a le devoir de veiller au bien être de sa population et chaque communauté est traitée avec ses spécificités, dans les limites fixées par l'État. Le chef de l'État, en tant que père de la nation connaît les spécificités de chacun de ses enfants. La question du hadj a une telle importance pour les musulmans que c'est normal qu'il apporte son soutien. C’est donc normal que, lorsqu’il y a un problème, on se tourne vers l'État et son Chef pour trouver une solution ».

Rappelons que le pèlerinage, le Hadj est le cinquième pilier de l’Islam. Ceci après la profession de foi, les cinq prières quotidiennes, l’aumône aux pauvres, et l’observation du jeûne, pendant le mois de Ramadan.

 

Agora-Mag