Au lendemain d’une CAN ratée à domicile, en dehors des choix critiqués de Antonio Conceiçao, le public Camerounais appelle, depuis la Fédération camerounaise de Football, au départ du technicien portugais en faveur d’un entraineur compatriote. Mais le Ministre des Sports signe et persiste sur le maintien du « sorcier blanc ».
Dans un entretien diffusé hier dimanche, 13 février 2022 sur la Crtv, Narcisse Mouelle Kombi a défendu le bilan du sélectionneur des Lions indomptables, et même plus. En effet, il s’est clairement aussi prononcé contre un changement de sélectionneur à la tête de l’équipe camerounaise, avant les barrages de la Coupe du Monde prévus au mois de mars face à l’Algérie.
Malgré les choix critiqués et le contrat non respecté, Tony reste!
Classé troisième à l’issue de sa CAN 2021, derrière le Sénégal (Champion d’Afrique) et l’Egypte (Finaliste), le Cameroun n’a pas atteint l’objectif fixé à la base avec Antonio Conceiçao. Cet objectif était entre autre de remporter cette compétition à domicile. Une pilule amère à avaler pour le public camerounais qui désigne le sélectionneur portugais comme le principal responsable de ces performances mitigées. Le moins que l’on puisse dire, c’est que tout au long de cette compétition, les choix du technicien portugais ont été fortement critiqués et beaucoup de supporters réclament d’ailleurs son limogeage ou sa démission. Mais pour le Ministre des Sports, le divorce avec Conceiçao n’est pas à l’ordre du jour, du moins, pas avant les barrages qualificatifs pour la Coupe du Monde où le Cameroun doit faire face à l’Algérie dans une double confrontation.
« L’urgence actuellement, c’est la préparation dans la sérénité, dans l’unité, dans l’harmonie, des barrages en mars prochain, c’est à dire dans un mois et quelques jours. Et pour cela, nous avons une équipe qui est en train de monter en puissance, une équipe qui a montré sa force, son fighting spirit, sa combativité. Nous avons un staff technique composé d’expatriés mais aussi des camerounais, on ne le dit pas assez… La priorité actuellement, ce n’est pas de déstabiliser l’équipe, en la décapitant, c’est-à dire couper la tête de l’entraîneur. La priorité, c’est de remettre l’équipe au travail, de l’amener à un esprit d’harmonie, de cohésion, de solidarité, de solidité parce que l’harmonie est la mère des victoires », a-t-il déclaré en posture d’invité de l’émission Actualité Hebdo, la télévision nationale, ce dimanche 13 février 2022.
Bilan séduisant, malgré tout
Au-delà de cette nécessité de maintenir la stabilité du groupe avant le rendez-vous face à l’Algérie, Narcisse Mouelle Kombi a vanté le bilan que présente Antonio Conceiçao depuis son arrivée à la tête des Lions Indomptables. « Nous sommes dans une phase de refondation, de reconstruction d’une équipe. Et lorsqu’on regarde, et j’en suis le témoin oculaire comme bien d’autres camerounais, il faut que la raison puisse prédominer. Lorsqu’on regarde le palmarès des matches qui ont été livrés sous ce qu’on peut appeler l’ère Conceiçao, vous avez, en 23 matches, 14 victoires, 7 nuls, c’est à dire 21 matches sans défaite et deux défaites sur 23 matches, a défendu le patron des sports au Cameroun. Et sur ces 23 matches, vous avez eu 14 matches sans aucun but encaissé. A l’issue des éliminatoires de la Coupe du Monde, cette sélection a été classée première; à l’issue de la phase des groupes lors de la CAN, la sélection camerounaise a été classée première et je rappelle qu’à l’issue de la compétition, elle a été classée troisième avec une médaille de bronze. »
A la Fédération camerounaise de football, beaucoup prêtent l’ambition de se séparer de Conceiçao pour recourir à un entraineur local comme le Sénégal avec Aliou Cissé. L’idée n’emballe pas nécessairement Narcisse Mouelle Kombi. « Je ne veux pas entrer dans ce jeu de comparaison. Les camerounaise se posent la question d’avoir un coach camerounais mais le Sénégal avait un coach sénégalais en 2019 mais il n’a pas remporté le trophée. Ce n’est pas une panacée et chaque fois que nous avons remporté des trophées, il me semble que chaque fois que nous avons remporté un trophée, c’était avec des sélectionneurs d’origine étrangère. Cela n’implique pas nécessairement ceci mais je voudrais dire que l’urgence actuellement, c’est la préparation dans la sérénité, dans l’unité, dans l’harmonie, des barrages ».
