×

Veuillez désactiver le bloqueur de publicité SVP!

Vous n'aimez pas la publicité dans les pages, nous le comprenons bien! Par contre, un site d'information sans pubicité ne pourra pas survivre sans revenu publicitaire.

Marché de l’Emploi : Les femmes franchissent "les frontières" au Cameroun

La 136e édition de la journée internationale du travail se célèbre ce 1er mai 2022, dans un contexte économique conjectural qui a raréfié l’emploi et augmenté le taux de chomage. Selon les économistes, c'est à cause de la pandémie du covid-19 et la crise en Ukraine. Au Cameroun, les femmes, pour "joindre les deux bouts", prennent d’assaut les métiers jadis réservés aux hommes.

Des femmes thanatopracteurs ou préposés de morgues, ce n’est plus tabou au Cameroun. A la morgue de l’hôpital EPC Djoungolo à Yaoundé, elles constituent une large partie du personnel. Marie Lydie Melingui, en exercice ici depuis près de dix ans, nous invite dans son laboratoire, la de traitement pour apprécier le maquillage d’un corps sa vie, à quelques minutes de la mise en bien d'une sexagénaire.

morguière.jpg

Si aujourd’hui, elle le fait avec beaucoup d’enthousiasme, ce n’était pas le cas il y a quelques années. « Voir les corps, quelqu’un qui ne bouge plus, qui ne parle plus. Quelqu’un qu’on ne connait pas. C’est difficile de toucher la personne. Lors de mes premiers stages, je tombais même évanouie », confie-t-elle. Comme tout métier, Lydie n’est à l’abris d’aucun danger, une expérience difficile, surtout pour les femmes. « Un vrai thanatos n’a pas de repos. Vous pouvez être à la maison, on vous appelle pour les cas urgents. Il y a des corps très délicats, comme ceux que l’on découvre à la voie publique, amenés à la morgue par la mairie, les forces de l’ordre. Il y a les cas de suspect », ajoute-t-elle.

Du caractère au féminin 

Depuis quelques temps, les femmes exercent davantage ces métiers dits d’hommes. Et, beaucoup sont celles qui réussissent à s’imposer dans ces environnements majoritairement masculin.

charpentière.jpg

Pour le savoir, Joëlle exerce le métier de charpentière au quartier Nkolnda, à quelques jets de pierres de l’aéroport International Yaoundé-Nsimalen. Elle a acquis ce savoir-faire en six ans sans formation professionnelle. Victime de plus accident de travail, elle affirme tout de même que ses expériences ont forgé sa personnalité. « Je me suis coupée la cuisse, les planches qui tombent sur les pieds, j’ai bravé et surmonté tout ça. Tout métier a des risques ». Dans cette menuiserie, Joëlle est la Patronne. Elle emploie quatre jeunes. Ils fabriquent des meubles et accessoires pour maison.

Forte de caractère, Joëlle ne cède pas aux caprices de ses clients et ses collaborateurs. « Les gens ont même plus peur de qu’ils en ont pour plusieurs hommes. Je devais être dérangé si on me manquait du respect ou me dire du n’importe quoi, mais je n’ai pas ce problème jusqu’ici », affirme-t-elle.

FEMMMEs.jpg

Alors que le taux de chômage a été aggravé du fait de la pandémie du Covid-19 qui a obligé plusieurs entreprises de fermer ou de réduire les personnels, il devient de plus en plus difficile de faire l’équilibre entre métiers pour hommes et métiers de femmes. Pour continuer à assumer au quotidien les responsabilités familiales, elles ont révolutionné les mentalités. Au volant d’un grand camion de livraison, d’un tracteur ; en train de fabriquer les meubles, de réparer les chaussures, de construire les ouvrages métalliques, ou conduire des chantiers de construction, les femmes prennent davantage de risques pour dominer le marché de l’emploi.