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Ngaoundéré – Petits-Métiers: La Manucure-Pédicure pour "joindre les deux bouts"

REPORTAGE - S'il est vrai que le chômage est un phénomène social dont peinent à se défaire les pouvoirs publics pour garantir dans l'idéal, un emploi à chaque camerounais, la tranche jeune plus touchée par ce fléau ne baisse pas les bras. Dans ce contexte, si l'on ne peut pas opérer dans le formel, on se lance entièrement dans l'informel, embrassant ainsi une diversités de "petits-métiers" pouvant servir à "joindre les deux bouts". Dans la Région de l'Adamaoua, les mesures restrictives de la lutte contre le Coronavirus n'ont pas posé du plomb à l'activité de curage de mains et de pieds dans la laquelle les jeunes garçons réunissent des lingots d'or toutes les fins du mois. Ci-dessous le reportage de Ibrahim Sandjo, à Ngaoundéré.

 

Ngaoundéré la capital de l’Adamaoua est une ville aux diverses activités génératrices de revenus. La clé est de savoir utiliser ses talents et les mettre en valeur pour se faire de l’argent. Dans un pays où trouver un emploi n’est pas donné à tout le monde, il faut se débrouiller ou mourir de faim.

Dans un contexte COVID-19 Ngaoundéré a vu naître  les « NDERÉ- PEDI – MANU – CURE  »  qui font la manucure et la pédicure dans les rues de la ville.

On les rencontre souvent dans les rues et les grandes artères de la ville avec des paniers et de petits bassins contenant, limes, dissolvants et petites bouteilles contenant les vernis de différentes couleurs. Ils ont compris que des fois aller au salon pour se faire embellir les ongles est souvent une activité qui prend beaucoup de temps et de moyens, et que apporter ces soins dans la rue ou à domicile serait une bonne affaire pour eux et pour leurs clients.

Du simple matériel

Pour se faire remarquer à leur passage dans les rues, ils ont inventé une technique qui leur est propre. Elle consiste à faire claquer deux petits flacons de vernis, pour émettre un bruit sec qui annonce leur passage. Toutes les jeunes filles et les femmes de « nderé savent reconnaître au loin les cliquetis spécifiques produits par la collision des flacons.

Du grand art

Lorsque ces jeunes gens se rapprochent, les clients ayant besoin de se refaire les ongles les appellent. L’activité consiste à limer les ongles, les couper, les tailler et les vernir selon le désir du client. Mais ce n’est pas que cela. Des fois ce sont des jolis dessins en miniature, de vraies œuvres d’art que ces jeunes dessinent sur de petits espaces sur les ongles. Les dessins vont des fleurs aux figurines plus complexes comme des prismes ou animaux exotiques. Du vrai art !

 
 
 

Ousoumanou Biri , 27 ans, exerce ce métier depuis plus de 6 ans : « C’est le client qui me dicte ce qu’il veut, il choisit une ou plusieurs couleurs et des fois un dessin. Moi je n’ai que le matériel et mon expérience qui me permettront de rendre le service demandé par mes clients, le plus souvent ils sont satisfaits. » Il affirme que malgré la complexité de ce métier, il reste facile à apprendre si l’on est motivé. Il se souvient d’ailleurs l’avoir appris en seulement une semaine, mais pour parfaire ses dessins, il se sert de son imagination.

Une activité rentable

Oussoumanou Biri  révèle par ailleurs que son revenu mensuel tourne autour de 140 000 francs. Ce montant lui permet de payer le loyer et de subvenir aux besoins de sa famille. N’est-il pas un modèle de débrouillardise à imiter pour les jeunes qui ne font qu’aller aux fraises ? Jusqu’ici seuls les jeunes garçons et non pas les filles,  pratiquent ce travail.