×

Veuillez désactiver le bloqueur de publicité SVP!

Vous n'aimez pas la publicité dans les pages, nous le comprenons bien! Par contre, un site d'information sans pubicité ne pourra pas survivre sans revenu publicitaire.

Cameroun-CDC : une relance sur des chapeaux de roues

En effet, après une énorme perte qui s’est évaluée à plus de 32 milliards de FCFA en 2018, la Cameroon Development Corporation pourrait redémarrer ses activités sur une surface d’environ 1000 hectares.

La station d’emballage de la Cameroon Development Corporation (CDC) de Mafanja I, dans la localité de Tiko, région du Sud-Ouest du Cameroun, affiche une mine triste. Seuls des vigiles chargés de veiller sur ce qui reste de la plus grande unité d’emballage de la CDC sont visibles sur le site. Le sol du grand hangar sans toiture est jonché de vieux cartons dans lesquels était souvent conditionnée la célèbre banane « Makossa », avant cette nuit fatidique d’août 2018, au cours de laquelle les séparatistes anglophones ont décidé d’incendier cette unité de conditionnement de bananes.

Depuis lors, aucun fruit n’est plus arrivé à Mafanja I. De même, les 3715 hectares de bananeraies de la CDC, unité agro-industrielle publique qui emploie 7000 personnes dans la filière banane, sont à l’abandon. Dans les locaux de la CDC à Tiko, seule l’infirmerie continue de prodiguer des soins aux employés, dont beaucoup ont vu leurs doigts amputer par les sécessionnistes. Ces derniers entendaient ainsi dissuader les agents de la CDC de continuer à vaquer à leurs occupations dans les plantations de bananes, de palmiers à huile et d’hévéa de l’entreprise.

Certaines de ces plantations sont d’ailleurs devenues des camps d’entraînement pour les militants séparatistes, qui réclament avec violence la partition du Cameroun depuis 2 ans. Résultat des courses, au cours de l’année 2018, la CDC a enregistré une perte sèche de 32 milliards de FCFA, révèle Christopher Ngalla, manager du groupe banane au sein de cette entreprise, 2e employeur du pays après l’administration publique.

Cette situation frise d’autant plus la catastrophe économique que, souligne M. Ngalla, les activités de la CDC permettent d’injecter en moyenne 500 millions de FCFA chaque mois dans le circuit économique de la région du Sud-Ouest du Cameroun. D’où le plaidoyer de l’ensemble de la filière banane, pour une reprise rapide des activités à la CDC. Des réunions se sont multipliées dans les services du Premier ministre ces dernières semaines sur le sujet, sur instruction de la présidence de la République.

Certaines sources proches du dossier avancent même déjà l’hypothèse d’une reprise des activités au courant de ce 3e trimestre 2019, sur une superficie d’environ 1000 hectares pour un début. Pour rappel, les dirigeants de la CDC ont exprimé à l’État, son unique actionnaire, un besoin de 29 milliards de FCFA pour se relever des ravages de la crise dans les régions anglophones du Cameroun.

« Sept milliards sont nécessaires dans le secteur de l’hévéa, 14 milliards pour les bananeraies, sept milliards pour les palmeraies. Le reste devrait servir à financer les arriérés de salaires », détaille Franklin Ngoni Njie, le directeur général de cette unité agro-industrielle publique.