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Climat post-électoral: Le chef Baham fuit sa chefferie

Il est taxé de "traitre" par ses "sujets" après avoir ouvertement combattu son "fils" Maurice Kamto lors de la dernière élection présidentielle afin de préserver ses privilèges avec le pouvoir de Yaoundé.

Plusieurs semaines après l’élection présidentielle, la tension s’enfle entre SM Max Pokam et nombre de ses sujets ne s’est pas édulcorée. Au contraire, elle prend une envergure plus importante. Aux dernières, SM Pokam se trouverait depuis ce jeudi 25 octobre 2018 non pas dans sa chefferie, mais à la chefferie voisine de Batié. Selon les informations reçues il y a trouvé refuge pour échapper à la furie de peuple.

En effet, le ressentiment d’une bonne partie du peuple Baham envers son roi, a pris des proportions plus importantes au lendemain de la dernière élection présidentielle. Au point où ce gardien de la tradition est subitement devenu claustrophile, du fait de la risée dont il fait de plus en plus l’objet.

Les misères du sénateur-roi qui avaient d’ailleurs commencé depuis son choix de militer pour le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) se sont accentuées à la veille du scrutin du 7 octobre dernier. Alors que certains pensaient que la validation de la candidature de Maurice Kamto, digne fils Baham, parmi les candidats appelés à challenger Paul Biya, candidat du Rdpc, allait plonger le chef de son village dans l’embarras, celui-ci semble avoir plutôt facilement fait son choix au profit du candidat Biya. Au cours de ses sorties pendant la période pré et post-électorale, il n’a pas manqué d’appeler ouvertement ses sujets à le suivre dans la même voix.

Des rumeurs faisant état de ce qu’il aurait, pour s’assurer qu’il était véritablement suivi demandé à ses notables de boire un cadi ; et d’autres renseignant qu’il aurait aussi mis des "fétiches" dans le domicile du candidat Maurice Kamto à Baham, allaient provoquer l’ire de plusieurs natifs de Baham. Dans des enregistrements audio en ghomala (langue principale des Hauts-plateaux) en circulation sur les réseaux sociaux, SM Max Pokam est traité de tous les noms d’oiseaux. «Comment vont se comporter ses ancêtres en apprenant cette traitrise ? Dès lors qu’il a choisi sa place de sénateur à celle de roi, il cesse d’être notre roi», fulmine une dame dans l’un de ces enregistrements.

Face à la pluie de diatribes qui s’abat sur lui, SM Max Pokam a fini par être psychologiquement atteint. Dans un vidéo réalisée lundi 22 octobre dernier, il a apparait très affecté. D’un air inquisiteur et dans un ton très posé, il fait son mea-culpa. «Je n’ai jamais renié Maurice Kamto. Je n’ai aucun problème avec lui. Je n’ai jamais mis des fétiches sur sa maison », réfute-t-il. «Dans une concession, chaque femme aimerait que son fils soit désigné comme l’héritier ; mais elle ne l’affiche pas», confesse-t-il en "ghomala".

Loin de produire l’effet escompté, cette sortie semble avoir été jugé ‘’irrecevable’’ par une bonne partie du peuple Baham. Cette frange de la population estime que la "trahison" de leur roi a été si grave et flagrante qu’elle ne saurait disparaitre de sitôt dans leur mémoire