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Opération Epervier : Mendo Ze, Abah Abah et Akono Ze font le procès du régime Biya

Arrêté en novembre 2014 après un passage furtif au gouvernement (ministre délégué auprès du ministre de la Communication), Gervais Mendo Ze était poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation.

L'ancien directeur général de la radio et de la télévision Camerounaise (CRTV) a été reconnu coupable de détournement des fonds publics, Il s'agit entre autres, du décaissement de 116 millions FCFA, puis de 205 millions FCFA et de 20 millions sur la redevance audiovisuelle.

La cour l'a également inculpé de payer la somme de 15 milliards de frs CFA. L’on a également assisté à d’autres condamnation à 18 ans de prison chacun, et de 99 millions de francs CFA.

Il s’agit de Polycarpe Abah Abah, ancien Ministre des finances et Jean Marie Akono ze, maire d'une commune dans le departement de la Méfou-et-Afamba, région du Centre

Voici les trois réactions de ces pensionnaires de la prison de Kondengui, après leur condamnation (rapportées par l’hebdomadaire Kalara, parution du 25 mars 2019, et reprises par Cameroun-Info.Net ).

Gervais Mendo Ze: «Votre honneur, je suis très ému. Je vais vous dire une chose: j’ai produit la première image de la télévision nationale. Jusqu’à maintenant, on continue de diffuser les feuilletons que j’ai conçus dans ma tête. Les pièces que j’ai présentées ne résistent pas à l’analyse des faits. Je suis venu ce matin ayant la conviction que je serai acquitté. Qu’est-ce que le pays va gagner en me mettant à mort ? Restez en paix !».

Polycarpe Abah Abah: «Je me réjouis de voir comment vous avez l’air soulagé (s’adressant au président de la collégialité, Emmanuel Ndjere). Quand vous êtes arrivés, vous aviez l’air tendu. Cela s’est vu pendant la lecture de la décision. Soulagé dans votre conscience ? J’en doute fort. Je vous ai connu depuis longtemps: vous étiez alors directeur dans les services du premier Ministre… Un brillant magistrat qui a écrit de brillants ouvrages. Je sais que vous n’êtes pas fier de cette décision. Je sais que vous ne croyez pas en ce que vous faites. Les notes que vous avez relevées pendant les débats, diffèrent de ce que vous avez admis dans votre décision. Que de contradictions ! Je sais également que vous subissez une forte pression pour exécuter cette sale besogne. Vous dites qu’on salit l’image du Cameroun. C’est au contraire, ce genre de décision qui ternit l’image du Cameroun… Pourquoi tant de haine ? Qu’est-ce que ma famille vous a fait ? Qu’est-ce que je vous ai fait ? Vous me haïssez pourquoi ? Vous ne gagnez rien en rendant une telle décision… On me dit que j’ai détourné un argent qui est dans les comptes de l’Etat. Vous avez l’historique du compte qui montre que l’argent pour lequel vous me condamnez est dans les caisses publiques. Ne jouons pas avec le Cameroun. Ne jouons pas avec notre avenir. Je prie pour vous, que le Seigneur vous garde en paix».

Jean Marie Akono Ze: «Je prends la parole grâce à la foi que j’ai en Dieu. Je suis étonné de cette décision qui vient d’être rendue à mon égard. C’est la soixante-dixième audience aujourd’hui. J’étais persuadé de mon innocence. C’est pour cela que je suis venu ici. (Il comparaissait libre NDLR). Le rapport du Contrôle Supérieur de l’Etat a précisé la période des faits: 2003-2004. Mais je viens d’être condamné pour des faits de 2003. On dit que j’ai détourné 15 milliards de FCFA. Chacun de nous a un compte bancaire. Peut-on détourner 15 milliards sans laisser de traces ? Imaginez-vous si j’avais fait cela, avec autant d’argent, je ne serais pas resté dans ce pays. Je suis resté parce que je ne me reprochais de rien, parce que je fais confiance à la justice de ce pays… Je remets tout à Dieu qui est le juge suprême».